Le Nord des Alpes françaises

La plus vieille traversée es Alpes par le Nord des Alpes françaises est le col du Petit Saint-Bernard (2188 m) qui permet de relier le val d’Aoste à la vallée de l’Isère (Bourg Saint-Maurice) au Sud du Massif du Mont-Blanc. Il s’agit en effet, selon Hyde (1937), d’une traversée précoce (dénommée Alpis Graia) utilisée par les tribus celtes avant l’époque romaine. Les Romains y aménagèrent également une voie par Gracchus en 122 av. J.-C. puis par Auguste après la conquête de la Gaule. La présence romaine est attestée par les ruines d’un refuge romain découvert au sommet du col. Une route moderne est réalisée en 1858. Cette réalisation tardive s’explique par la préférence des voyageurs pour le col du Mont-Cenis, un peu plus au Sud.

Le col du Mont-Cenis (2084 m) est un des rares passages transalpins à ne pas avoir été aménagé par les Romains. Il s’agit en effet d’un passage dont il n’est pas fait référence avant le Moyen-âge (huitième siècle). Ce passage permet de relier la vallée de la Maurienne (Modane) à la vallée de Suse en Italie. Une route moderne fut aménagée en 1810 par Napoléon.

A partir du dix-neuvième siècle, deux innovations majeures vont permettre de s’affranchir des conditions météorologiques et permettre la traversée du Nord des Alpes françaises toute l’année. Il s’agit du percement de tunnels d’abord ferroviaires, puis routiers. En 1857, la réalisation du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis ou de Modane commença sous l’impulsion du roi d’Italie Victor-Emmanuel II. Long de plus de douze kilomètres, ce tunnel fut à son ouverture en 1872 le plus grand tunnel du monde, un titre qu’il ne conservera que trois années pour le céder au tunnel du St-Gotthard ouvert en 1875. Ce tunnel relie Modane à Bardonecchia. Jusqu’à l’ouverture du tunnel de Fréjus (1980), un service de navette à travers le tunnel ferroviaire permettait aux automobiles de traverser le Mont-Cenis l’hiver malgré la fermeture du col du Mont-Cenis (N6).

Au cours du vingtième siècle, deux tunnels routiers sont percés à travers le Nord des Alpes françaises. Le premier est le tunnel du Mont-Blanc qui relie Chamonix à Courmayeur dans le val d’Aoste. Ce tunnel, d’un peu moins de douze kilomètres, fut ouvert en 1965. A partir de 1968, l’autoroute blanche (A40) est réalisée du côté français. Cette autoroute est progressivement ouverte entre 1973 et 1982. Du côté italien, l’autoroute A5 entre Turin et le tunnel du Mont-Blanc a été inaugurée en 1961. La seconde percée routière à travers les Alpes françaises est le tunnel de Fréjus ouvert en 1980. Ce tunnel d’un peu plus de douze kilomètres relie Modane et la vallée de la Maurienne à Bardonecchia. En Italie, il est prolongé depuis 1987 par l’autoroute A32 qui mène à Turin (à 72 km). Du côté français, l’autoroute A43 exploitée par AREA prolonge le tunnel du Fréjus jusqu’à Lyon en passant par Chambéry. La réalisation de cette autoroute à travers la vallée de la Maurienne est toutefois récente puisque cette dernière fut progressivement ouverte entre 1996 et 2000.