Les traversées autrichiennes

Il existe enfin deux passages transalpins entre l’Autriche et l’Italie. Le principal itinéraire à travers les Alpes autrichiennes est le col du Brenner (1374 m). Cet itinéraire est, avec le passage littoral de Vintimille en France ou le col du Grand St-Bernard en Suisse, un des premiers passages à travers les Alpes à avoir été emprunté par les hommes. C’est, selon Hyde (1935), le passage que le peuple indo-européen des Terramares emprunta pour rejoindre la vallée du Po et apporter les premiers rudiments de civilisation à la culture italienne. A l’origine de la civilisation latine, ce passage a également joué un rôle dans le déclin de l’Empire romain puisque c’est ce passage qu’empruntèrent les peuples germaniques lors des diverses invasions barbares qui scellèrent la domination de Rome sur l’Occident à partir du troisième siècle après J.-C. Cet itinéraire avait été aménagé par Auguste. Au cours du Moyen-âge, le contrôle du passage du Brenner revêtait une importance stratégique pour accéder aux mines d’argent en Allemagne. La Vénétie et Vérone se disputaient alors le contrôle de ce passage. Une route carrossable fut aménagée en 1770. Le siècle suivant, une ligne de chemin de fer fut réalisée en 1867. Enfin, au cours du vingtième siècle, cette traversée a accueilli les célébrations du Pacte d’Acier entre Mussolini et Hitler le 18 Mars 1940.

Ce passage reliant le Tyrol au Trentin est traversé par une autoroute depuis 1963. Cette traversée est le col routier le plus facile à traverser à travers les Alpes. En dehors de l’itinéraire littoral de Vintimille, le passage du Brenner est d’ailleurs le seul axe autoroutier sans tunnel. La facilité d’accès à cet axe et l’absence de tunnels à franchir font de cet itinéraire le principal axe de transport à travers les Alpes en termes de volumes de transport.

Parallèlement au col du Brenner, il existe une seconde traversée des Alpes centrales entre l’Autriche et l’Italie. Il s’agit du col de Reschen (1507 m) situé à l’ouest du Brenner, à quelques kilomètres de la frontière suisse. Il s’agit d’un passage originellement aménagé par l’empereur Claude au cours du deuxième siècle. Une route carrossable y a été réalisée en 1854. Cet axe est toutefois un axe de transport mineur en volume par rapport au passage du Brenner.