L’échange bilatéral franco-italien

Contrairement aux volumes de transit à travers le Nord des Alpes françaises, les volumes de transport d’échange entre la France et l’Italie ont globalement augmenté depuis une vingtaine d’années. La Figure A9 ci-dessous montre ainsi que le flux de transport d’échange entre la France et l’Italie augmentent ainsi de 17,1 millions de tonnes en 1984 à 31,8 millions en 2004 soit à un taux de croissance annuel moyen de 4,3%.

Par ailleurs, il est possible d’observer (figure de droite) une part modale du transport routier de 80% pour les flux de transport d’échange entre la France et l’Italie. La répartition modale a évolué en faveur du transport routier de marchandises depuis le début des années 1980. La part modale de la route était en effet de 54% en 1984. Le déclin du transport ferroviaire est donc une caractéristique notable des transports d’échange bilatéral franco-italien.

Figure A9. Volumes de transport d’échange franco-italien par traversée (G.) et mode de transport (D.), 1984-2004.

Source : Alpinfo (2006)

Deux types de flux de transport transalpins sont traditionnellement envisagés en France selon qu’ils empruntent les passages nord-alpins (Fréjus ou Mont-Blanc) ou le passage littoral de Vintimille (e g. Brossier et al. 2001). La distribution spatiale des flux de transport d’échange entre la France et l’Italie justifie cette distinction entre traversées du Nord et du Sud des Alpes. La Figure A10 montre que la distribution géographique des flux de transport d’échange à Vintimille est significativement différente de celle qui est observée pour le transport d’échange à travers les passages nord-alpins. Les flux de transport d’échange observés à Vintimille concernent essentiellement deux régions, à savoir la région Sud-ouest (31%) et la région Méditerranée (63%). Ces flux sont quasiment inexistants dans les passages nord-alpins puisqu’ils représentent moins de dix pour-cent des volumes observés. Selon cette figure, la distribution de l’échange bilatéral à travers le nord des Alpes françaises est beaucoup plus diversifiée puisque ces flux se partagent entre la région Centre-Est (28% des flux), le Bassin parisien (25%), l’Ile de France (14%), l’Est (10%), l’Ouest (8%) ou le Nord Pas de Calais (7%).

Figure A10. Réparation régionale du transport d’échange franco-italien selon les passages

Source : SES (2001)

La distribution géographique des flux de transport justifie donc la distinction entre les passages routiers du Nord et du Sud des Alpes pour le transport d’échange entre la France et l’Italie. Les flux sont en effet captifs d’un passage selon leur région d’origine ou de destination. Ceci étant, il n’est pas jugé opportun de distinguer ces deux types de demande de transport pour estimer la relation entre la demande de transport d’échange entre la France et l’Italie. Rien ne permet a priori de considérer que la sensibilité par rapport à la production économique de la demande de transport en provenance ou à destination du Sud de la France soit différente à celle du reste de la France.