Annexe 5. La stabilité de la demande de transport de marchandises en France ou les nouvelles affectations du transit nord-européen

Le transport de transit à travers les Alpes a fortement augmenté au cours des deux dernières décennies. Les tonnages observés tous modes (Figure A14a) sont ainsi passés d’environ trente millions de tonnes en 1984 à près de soixante millions de tonnes en 2004 (hors transport ferroviaire au passage de Brenner). Une évolution du même ordre est observée pour les volumes de transit routier à travers les Alpes (Figure A14b), ceux-ci passant d’environ vingt millions de tonnes en 1984 à quarante en 2004.

Figure A14. Evolution des volumes de transit à travers les Alpes. Tonnages observés du Fréjus au Brenner (hors transport ferroviaire du Brenner), tous modes confondus (a) et mode routier uniquement (b)

Source : Alpinfo (2006)

L’évolution des volumes de transport en transit à travers les Alpes est par ailleurs corrélée avec celle de l’activité industrielle italienne comme la seconde partie du présent travail l’a montré (Chapitres 3 et 4). Les ralentissements de la croissance de l’activité industrielle italienne au début des années 1990, en 1996 et après 2000 coïncident avec des ralentissements de la croissance des volumes de transit à travers les Alpes.

Il existe donc une relation forte entre la demande globale de transport de marchandises et l’activité industrielle. Dans ce qui suit, il est montré que cette relation est moins évidente au niveau de chaque traversée en raison de changements liés à l’affection de la demande de transit routier selon les différentes alternatives. Dans une première sous-section, la stabilité du trafic routier à travers les Alpes française est interprétée comme la conséquence de nouvelles affectations du transport routier de marchandises à travers les Alpes. Une seconde sous-section précise les évolutions des politiques de transport observées dans l’arc alpin et estime leur effet.