1. 1. Domaines de recherche

Trois grands domaines de recherche, les courants neurobiologique, psychanalytique et cognitif ont contribué à mieux connaître et mieux prendre en compte les sujets polyhandicapés. Le manque de référence spécifique a comme intérêt de solliciter de façon complémentaire différents domaines rendant compte de la diversité des handicaps et de leur association.

La fragmentation des connaissances au sujet de l’enfant polyhandicapé reflète l’intrication de ses troubles et la difficulté qu’est la sienne d’établir un sentiment de continuité. L’articulation entre ses sensorialités, le postural et l’établissement de ses acquisitions est soumise à des déviations. Comment s’harmonisent les divers domaines cognitif, physiologique, émotionnel et social dans son développement ? Cette question des liaisons entre ces domaines pose un problème de méthodologie et de référence à un cadre théorique qui permettrait de comprendre l’enfant dans la globalité de son être.

D’autre part, la convergence avec les troubles des enfants infirmes moteurs cérébraux est relevée, notamment avec les difficultés perceptives, cognitives, sensorielles et motrices qui sont le résultat d’anomalies cérébrales qui surviennent durant le premier développement, au cours des périodes anténatale ou post natale, pour des raisons accidentelles ou génétiques, de plus en plus identifiées (Baratet coll., 1996 ; Guidetti et Tourrette, 2002; Dalla-Piazza et Godfroid, 2004).

Depuis les années 70, la recherche en psychologie s’oriente dans plusieurs directions avec des méthodologies différentes et poursuit des objectifs qui ouvrent des promesses par l’approche pluridisciplinaire car la symptomatologie des enfants polyhandicapés se révèle moins évocatrice que d’autres par son aspect polymorphe. Ces objectifs visent la recherche étiologique, la recherche des avancées technologiques et médicales, les démarches d’évaluation cognitive et développe mentale ainsi que l’étude de la communication non verbale.

La classification de R. Misès et N. Quemada (1993) prend en compte l’ensemble des facteurs en jeu dans les perspectives neurobiologiques et relationnelles qui interagissent d’une manière circulaire. Leurs travaux ont pour objectif la compréhension des modes de communication sous un aspect moins réductionniste et plus dynamique. La dépendance émotionnelle active sera très prégnante dans la nature de cette communication et l’on peut penser que, dans certains cas, le terme de « dysharmonie affective » (A. Gozlan-Lonchampt, 1992) peut être établi en parallèle avec celui de « dysharmonie évolutive » introduit par Misès (1977). Dans cette perspective, l’accent est porté aux échanges de l’enfant avec son environnement tout autant qu’aux dysfonctionnements neurologiques, sans les interpréter en faveur seulement de leur étiologie. Des tentatives sont faites pour intégrer les influences émanant de différents champs qui s’accordent avec la complexité des faits cliniques abordés. S’agissant de la pluralité des handicaps, notamment avec des syndromes autistiques importants, la déliaison serait un concept aussi approprié que celui de la dysharmonie, en se référant aux perturbations dans l’inter modalité sensorielle avec ses effets de rupture entre ce qui est ressenti et ce qui est exprimé, ce qui est exprimé et ce qui est transmis.