1. 1. 3. Définitions et tentatives de repérage 

La définition proposée initialement par le CESAP (1992), comité d’études, d’éducation et de soins auprès des personnes polyhandicapées, retient le rapprochement entre la notion de polyhandicap et celle de psychose déficitaire. Le retard mental est moyen, sévère ou profond avec un QI < 50. Pour Barat et col. (1985), Il y aurait 20 000 enfants déficients mentaux polyhandicapés en France. Naturellement ces critères varient selon l’extension de la définition, et les tolérances des institutions. La moitié d’entre eux à peu près serait sans solution institutionnelle, dans leur famille.

Manifestement, cette notion de polyhandicap est assez vague comme le suggère l’intitulé évoquant les expressions multiples de handicaps associant une déficience motrice et une déficience mentale profonde. Ainsi, le polyhandicap s’inscrit dans le cadre plus large des handicaps associés. Selon le CTNERHI (1998), Centre technique national d’études et de recherche sur le handicap et les inadaptations, le terme de handicaps associés suppose la coexistence de deux handicaps sévères, dont l’intensité d’un seul handicap justifierait à lui seul des mesures d’aide, de soins, d’éducation. Si l’on possède actuellement tout un corpus de connaissances sur chaque handicap étudié indépendamment, ces enfants n’ont en commun que le fait que leurs difficultés s’intriquent. Naturellement, une variabilité existe d’un sujet à un autre.

Cependant, Tomkiewicz (1995) établit une symptomatologie qui prend surtout en compte les problèmes moteurs, tout en ajoutant dans sa classification les formes d’autisme régressées. Cette classification engloberait des enfants pour lesquels l’étiologie n’est pas précisée qui se caractériseraient par des comportements autistiques, diagnostiqués durant la petite enfance.

Il distingue :

Cette classification, par l’accent mis sur les infirmités motrices et les problèmes fonctionnels en « oubliant » les problèmes psychiques, rend bien compte de la difficulté des descriptions définitionnelles très symptomatiques de cette population d’enfants. Aussi cette dernière sera souvent abordée sous l’angle médical, associé aux problèmes de santé, avec un grand absent, le fonctionnement psychique, les fonctions émotionnelles, affectives, interagir, aimer étant neutralisées dans les définitions.