2. les théories sur l’émotion : son statut dans le développement psychologique

Introduction

L’ambiguïté de la notion et l’étendue des définitions nous plonge au cœur de cet état perturbateur de la pensée, selon Platon ou des maladies de l’âme selon Kant qui les considérait sous l’angle des passions. Le champ des émotions est extrêmement large par les différents aspects qui s’y rattachent et l’aspect subjectif est à la base de l’étude de ses différents aspects objectivables. Cette dimension un peu chaotique est à l’origine de mon choix de ce concept car je suis convaincue de son importance pour pouvoir considérer l’enfant polyhandicapé dans sa condition humaine, en me centrant sur le domaine de la communication interpersonnelle avec son environnement proche. La communication émotionnelle nous permet d’entrer en contact avec leur humanité et d’apprécier ce qui est fondamentalement unique.

Les théories générales sur l’émotion s’organisent autour de grands axes que nous présenterons dans l’ordre suivant :

  • L’approche physiologiste, son origine centrale ou périphérique qui a organisé le débat James-Lange en l’opposant à Cannon ;
  • L’approche neurobiologique de Damasio ;
  • L’approche concernant la relation entre émotion et cognition ;
  • Les théories fonctionnelles à partir de Darwin (1872), remettant en cause les oppositions dualistes ;
  • L’approche de la métapsychologie psychanalytique.

Les différents domaines de l’émotion font intervenir des notions contiguës qui peuvent s’intriquer suivant les nuances du ressenti et de l’expression ou suivant les références conceptuelles. L’émotion, l’affect, le sentiment, le vécu émotionnel représentent le répertoire qui s’alimente aux différentes théories de l’émotion. Ces notions seront abordées au chapitre suivant. J’aborderai dans cette continuité la dynamique des états émotionnels et leur intégration dans le développement.