2. 3. Les émotions sont des états adaptatifs

Fridja (1986) nous plonge dans une approche fonctionnaliste des émotions. Les émotions nous poussent à agir, à exprimer. Il insiste sur l’aspect fonctionnel adaptatif des émotions. Plus que de simples états affectifs, elles sont des états de motivation entre soi et le monde, qui se révèlent par des préparations à l’action, visant à établir, à modifier ou rompre l’interaction avec les autres. Ce seraient des états adaptatifs. Elles ne sont pas de mystérieux états psychiques intérieurs qui s’exprimeraient par des conduites et seraient provoquées par un événement. Elles sont au contraire cette conduite qui tend à modifier l’événement.

Izard (1977), quant à lui, insiste sur le fait que les émotions puissent être comprises comme des états motivationnels, réalisant des états de tension. Cette perspective permet ainsi de comprendre le fonctionnement humain comme intégrant des domaines qui étaient séparés dans les conceptions de la cognition, de la motivation et de l’émotion.

Les perspectives récentes mettent l’accent sur le relationnel en insistant sur l’importance du contexte. On estime aujourd’hui que les processus émotionnels impliquent des relations entre les personnes et leur environnement et sont considérés comme des constructions qu’on peut comprendre, en tenant compte des intentions des individus et des modes d’évaluation qui leur sont propres. L’accent est mis sur des circuits d’information avec des composantes et des configurations significatives qui s’agencent de façon complexe en intégrant des sous-systèmes (excitation, plaisir ou douleur, estimation, action et communication avec autrui) liés de façon interactive à des circonstances particulières.

Ces perspectives ont le mérite de nous faire entrer dans la complexité et de poser la question de l’influence du milieu et de l’interaction entre ses composantes et les configurations émotionnelles, dans la perspective de difficultés et problèmes génétiques ou neurologiques et l’importance sur les influences réciproques de leurs expressions et de l’entourage. On sait que les potentiels des personnes porteuses de lésion sont activés dans des environnements particuliers. L’expression génétique peut être influencée par le contexte environnemental. De même, on a pu mettre en évidence l’importance des processus et signaux émotionnels qui vont servir de cadre aux changements de l’enfant, au sein de la cellule familiale.