3. 1. 3. Le vécu émotionnel

Il serait lié à un état de conscience ou une forme d’état psychique qui est en train de s’organiser, à partir des états successifs qui s’emboîtent dans l’émotion, pour en faire un processus. La notion de conscience classique peut être remise en question dans la notion de vécu et se complexifier en considérant les états de conscience dans leur émergence.

Wallon (1936) a relié les stades émotionnels à des niveaux différents de maturation de conscience : du corps, de l’esprit, de soi, des autres et enfin des situations interpersonnelles. Chez l’enfant, une unification et une liaison entre les manifestations se font par le biais de l’attention et de l’évolution de la maturation corticale. Il décrit dans la construction du psychisme divers états de conscience, qui évoluent à partir des formes les plus primitives d’excitation et de fluctuations tensionnelles. Ainsi, dans le développement normal, la conscience proprioceptive, intéroceptive, la conscience sensorielle puis inter sensorielle associative se succèdent harmonieusement, dans une continuité. Ces consciences sont subjectives et deviennent objectives à partir de l’avènement des représentations et du langage. Cette évolution des comportements va être comprise en termes de relations réciproques avec l’environnement. De nouveaux comportements résultent de ces processus et s’intègrent à nouveau dans la complexité de l’organisation et des confrontations de l’enfant avec des adaptations appropriées de l’environnement. L’importance de l’environnement permet certainement d’expliquer des récupérations lors de difficultés périnatales, génétiques ou des différences dans l’évolution psychopathologique, à partir de troubles initiaux comparables.