3. 2. 1. Rapport entre affectivité et connaissance, émotion et cognition

Ces deux théories s’opposent autour de deux courants incarnés par Piaget et Wallon. Les théories Piagétiennes considèrent que l’émotion et la cognition constituent deux domaines distincts. Les structurations progressives dans l’ontogenèse sont cognitives pour leur but. L’affectivité n’est pas une structure comparable, elle est l’aspect énergétique de la cognition.

Toutes les situations pour le bébé et l’enfant ne sont pas chargées d’émotion. Seules comptent pour établir les liens entre connaissance et émotion, celles qui possèdent des caractéristiques émotionnelles bien spécifiques, en rapport avec le lien mère- enfant.

Le nouveau-né n’est pas censé éprouver ou manifester des émotions différenciées, sauf le contentement et la détresse. La détresse devient de la rage ou de la colère, en réponse à une situation de frustration, à partir de trois mois, par exemple dans la situation d’interruption du nourrissage. Les pleurs au début seraient accompagnés d’une agitation diffuse, inorganisée, un état incontrôlé. Ils ne sont pas une réponse adaptée, mais plutôt une réaction organique réflexe. La même analyse s’appliquerait au sourire qui deviendrait une réponse à un sourire de la mère par exemple à partir de la compréhension d’une situation. À partir de trois ou quatre mois, les situations de rupture provoqueraient des émotions négatives. L’expression d’émotions serait dépendante d’un niveau de fonctionnement cognitif à la période sensori-motrice.

Dans la nature du rapport entre l’affectif et la cognition, Piaget (1924, 1967) a considéré

l' affect comme l'énergie et la connaissance comme la structure de l'intelligence sous-jacente.

Cet auteur a utilisé les émotions de ses propres enfants en bas âge et leurs comportements émotionnels pour la déduction de leur compétence sous-jacente cognitive et comme une base primaire dans la construction de sa théorie de développement sensorimoteur. Néanmoins, il est considéré comme un théoricien "froid" de développement d'enfant en bas âge, parce que l'énorme montée d'intérêt engendrée par son travail a mené à une préoccupation du développement cognitif et à la recherche de techniques pour évaluer les avances cognitives de l'enfant en bas âge.

Ainsi, les problèmes méthodologiques inhérents à la théorie psychanalytique, l'influence du mouvement behavioriste et l'importance du travail de Piaget ont contribué à réduire au minimum l'étude de développement émotionnel pendant la petite enfance. Ces facteurs historiques ont mené à un centrage quelque peu exclusif sur le développement cognitif pendant la petite enfance et ont retracé une image incomplète de la complexité des avances qui sont faites à travers des domaines.