4. 2. 1. Le modèle des effecteurs des émotions fondamentales

Le rôle des « effecteurs » a été mis en évidence par S. Bloch (1992) qui souligne avec ce modèle que l’adoption par les sujets de certaines attitudes motrices ou mimiques induit chez eux l’apparition des affects correspondants. C’est donc un processus inducteur qui occupe une place importante dans l’interaction et probablement dans l’identification.

Ce concept désigne la configuration particulière de l’activation respiratoire, tonique, posturale et expressive présente chez un individu pendant une étape émotionnelle donnée. Bloch montre l’existence d’un lien unique entre un modèle effecteur particulier et une expérience émotionnelle particulière. L’adoption de mimiques ou postures est susceptible de faire naître l’affect spécifique. Le modèle appris et reproduit déclenche aussi l’expression subjective.

C’est la problématique de l’acteur qui, lorsqu’il joue un personnage, en ressent les émotions. C’est aussi le principe du psychodrame.

Les processus corporels émotionnels et les processus subjectifs des sentiments et du vécu partent du seul et même cerveau. Suzana Bloch restitue l’expérience suivante : on demande à un individu de simuler une émotion, ou bien on essaie d’induire une émotion par une stimulation externe (film, photographies) ayant une charge émotionnelle. Alors, l’individu présente les modifications respiratoires, posturales et faciales identiques avec un état subjectif modifié. Au contraire, si on demande à un patient de garder une respiration régulière en racontant un épisode très angoissant de son vécu, l’émotion ressentie perdra son intensité.

Ces expérimentations indiquent clairement qu’il y a une interdépendance entre les mouvements respiratoires, l’expression corporelle et faciale et l’expérience subjective.