Un des instruments de reconnaissance les plus connus, le FACS 1 construit par Ekman et Friesen (1978) comprend 44 items ou « unités d’action » correspondant à une modification de l’expression d’un visage sous l’action d’un ou de quelques muscles faciaux, huit positions de la tête et six positions des yeux. Ces informations très précises et nombreuses de l’expression du visage permettent de suivre les variations des états affectifs d’un interlocuteur et indiquent le déroulement des affects transitoires.
Chaque émotion correspond à un changement d’apparence, de la bouche, des yeux, des sourcils, du globe oculaire, du nez, des lèvres, des plis cutanés. Ces changements cependant sont réservés aux émotions de base. Nous ne disposons pas d’informations aussi claires pour des états émotionnels composites, plus internes qui n’aient pas de correspondance si évidente avec les expressions faciales ainsi d’ailleurs que la voix ou la posture. Les émotions morales qui apparaissent très tôt et incluent le partage social, telles la fierté partagée, la honte sont basées sur un vécu relationnel, lié à un contexte et à des personnes particulières. En outre, l’intentionnalité des expressions faciales ou le contrôle peuvent rendre plus aléatoire le décodage émotionnel, tout en laissant le champ ouvert à l’implication.
Ekman, à travers ses relevés minutieux rend compte de l’universalité des expressions d’émotions de base que l’on considère comme des invariants. Ma présentation est extrêmement simplifiée et se borne à livrer l’impression générale avec les mouvements des parties du visage concernées.
Une des controverses principales dans le champ d'émotion concerne le rôle relatif de biologie ou de la culture dans le processus d'émotion : un camp assumant le rôle principal de programmes d'émotions innées et l'autre camp soulignant le rôle de la socialisation, dans la formation culturelle des expériences émotionnelles. L'expression des visages a été le champ de bataille principal dans cette contradiction. Le codage étudie l’expression spontanée et volontaire d'émotion au moyen des mouvements de muscle faciaux.
L’étude objectivante des différences culturelles de l'expression spontanée dans un arrangement contrôlé (souvent l'observation de films) a été menée par Ekman et Friesen. Cependant, à notre connaissance, il n'y a pas encore eu d'études simples qui ont comparé l'expression spontanée de plusieurs émotions différentes dans des situations de déclenchement comparables.
EKMAN, Paul et FRIESEN, V. Wallace 1978 p. 202.