5. 3. 2. L’expression sonore et l’écoute

Edith Lecourt (1992) psychologue, psychanalyste et musicienne, a fait une lecture sonore de l’œuvre de Freud et relate la place et les fonctions que la musique occupe dans la psyché. Son investigation la conduit à découvrir des passages importants situés dans des textes inattendus et dans l’abondante correspondance de Freud ainsi que des anecdotes. Elle traite alors de sons musicaux et élargit ce domaine au langage, à l’écoute et l’interprétation, la transposition. Le modèle sonore (harmonique, son fondamental) et psychique (conscient, inconscient) ont une parenté.

Nous pouvons constater la proximité des termes de « l’art » psychanalytique et de l’art musical à partir de termes communs comme interpréter, l’oreille absolue, l’écoute, la primauté de l’écoute sur le visuel. Freud (1901) fait une observation sur un enfant « idiot ». Nous dirions aujourd’hui handicapé. Il relate dans « Psychopathologie de la vie quotidienne » son acte manqué à partir d’un diapason, à partir de la force de l’attraction musicale dans le psychisme de cet enfant qui avait été très attiré par cet objet qui était posé sur son bureau.

Trevarthen (2005) évoque l’ attraction de la musique chez les enfants autistes. Cette attirance est relevée par de nombreux cliniciens qui s’accordent sur l’intérêt de la musicothérapie qui mobilise leur motivation et facilite leur fonctionnement mental. Il estime que l’enfant est guidé vers la production de réponses par la « sympathie », la résonance à la pulsation ainsi que la qualité des mouvements d’autrui. La réceptivité régule leur anxiété au moyen des ressources réceptives de la conscience confuse et des émotions incontrôlées.