Conclusion

La communication des affects consiste en des échanges de signaux émotionnels susceptibles d’être codés et décodés par les partenaires de la communication. Parmi ces signaux, les expressions du visage les gestes et le sonore ont un statut privilégié, apte à transmettre des informations affectives.

L’étude des signaux expressifs permet d’aborder les émotions dans les domaines des interactions et de l’intersubjectivité, dans une approche dynamique. Rappelons que la perception de ces signaux va produire une mise en jeu du corps de l’interlocuteur qui jouera un rôle important dans la compréhension émotionnelle.

Le visage humain se caractérise par une grande richesse expressive. Le regard va privilégier les signaux visuels. La reconnaissance faciale suppose la capacité de reconnaître une forme et de discriminer des intentions. Des instruments de mesure, à des niveaux divers, partent de l’objectivation des perceptions, le Facs et le Max. On peut aussi signaler la démarche de The Ifeel vers une subjectivation beaucoup plus sensible, en tenant compte des représentations dans le monde interpersonnel et des effets de certains états sur les partenaires, pouvant entraîner des dysfonctionnements émotionnels.

Les « gestes » du langage émotionnel dans la communication non verbale, au cours d’activités mimo-gestuelles, réalisent un échange, une « danse des interlocuteurs » selon Cosnier (1996) et selon Trevarthen (2005) « Une musicalité des échanges » qui permet,  par la participation kinésique, une coordination.

Les signaux sonores consistent à ce qu’on entende des modifications dans la voix. Ces changements reflètent les états émotionnels de base ainsi que des modulations à l’intérieur de familles d’émotions (Scherer, 1986). Ces modulations qui accompagnent le langage ou le précèdent régulent l’impact émotionnel ou l’accompagnent en soulignant ainsi ce que l’on veut dire. Par sa nature sensible, le sonore est un élément essentiel de la communication émotive et de la compréhension des émotions. Les enfants autistes ont une grande attirance pour la musique et on peut également appliquer cette orientation pour les enfants polyhandicapés. Edith Lecourt dans son ouvrage : « Freud et le sonore. Le tic-tac du désir » (1982) fait ressortir le pouvoir attractif des sons. Le modèle sonore et psychique ont une parenté. Nous pouvons constater la proximité des sons de l’art psychanalytique et l’art musical : interpréter, l’oreille absolue, la primauté de l’écoute sur le visuel dans le dispositif de la cure.

Nous traiterons de la valeur du cri comme première résonance émotionnelle, vitale, avant d’aborder les pleurs et le rire comme productions sonores expressives.