7. 2. Décodage et encodage sont des processus articulés simultanément : communication analogique

Le lien intime entre émission et réception peut être mis en évidence chez l’adulte en s’intéressant d’abord à la simple observation des réponses du décodeur. Vaughan et Lanzetta, (1980), Dimberg (1982) ont montré que lors de l’observation de mouvements faciaux (en séquences vidéo) ou de l’inspection de stimuli faciaux (photos), représentant la peur, la joie, la colère, les sujets décodeurs émettaient des réponses faciales détectables par électromyographie qui mettent en jeu les mêmes composantes que celles qui se rapportent à l’expression des émotions décodées.

Ce type de manifestation émotionnelle a été également étudié par Bavelas et al. (1986) en tant que mimétisme moteur, comportement non verbal approprié à la situation de l’observé. On a d’abord conçu dans un premier temps ce mimétisme comme un réflexe, mais Bavelas a voulu démontrer qu’il pouvait correspondre à une communication non verbale encodée analogiquement.

À propos de la régulation interpersonnelle, Brun et Mellier (2004) rapportent des expériences qui mettent en évidence les différences qui distinguent l’enfant retardé, l’enfant normal et l’enfant autiste. Pour les enfants retardés, la durée d’attention conjointe est moins importante que chez les enfants normaux. Ils sont attentifs à l’adulte qui manifeste de la détresse ou de la peur, mais ne produisent pas eux-mêmes d’expression émotionnelle spécifique.

Du point de vue du rapport du locuteur avec ses propres expressions, Cosnier et Brossard (1984) mettent en évidence deux fonctions spécifiques à la « kinésique autorégulatrice » :

Bruyer (1983), établit que les enfants handicapés sont capables d’imiter et de coder les expressions faciales de leurs interlocuteurs. Il met en évidence la prédominance du haut et du bas du visage pour l’expressivité et sur les parties les plus mobiles (yeux, bouche). Le sourire entre trois et cinq mois n’est pas imitatif et il est orienté par l’orientation du regard. De nombreuses données établissent que ce n’est pas le visage en lui-même qui est le stimulus mais certains de ses éléments et surtout son mouvement. Le bébé porte son attention aux parties intérieures du visage : yeux et bouche. Pour les mères, par ailleurs, il a été mis en évidence qu’il est difficile d’entrer en interaction avec un bébé qui n’est pas intéressé par la transformation d’expressions motrices et visuelles (Weeks et Hobson, 1987). Cette hypothèse est intéressante car il a été souvent supposé que les troubles du comportement de l’enfant étaient en lien avec une mère peu affective ou froide, alors que c’est l’interaction qui est à l’origine de dysfonctionnement.