10. 3. Discussion de la deuxième investigation

La deuxième investigation vise à dégager des modes de reconnaissance et de compréhension des états émotionnels en rapport avec les hypothèses, à savoir :

Nos résultats vont dans le sens de la partie théorique à savoir la transmission des émotions de façon corporelle. La notion de l’analyseur corporel utilisée par Jacques Cosnier se fonde sur des effets induits par les émotions transmises. La mise en évidence d’une communication analogique de cerveau à cerveau par les neurosciences, étudiée en tant que mimétisme moteur par Bavelas et al. (1986), démontre que ce mimétisme n’est pas un réflexe, mais bien une forme de communication qui rend compte de la situation de l’observé. Ces propositions évoquent le fait que tout mouvement, ainsi que Wallon (1934) l’a théorisé à propos des premières relations, implique des sentiments d’existence pour soi et s’impose à autrui comme élan de communicabilité indispensable à l’établissement des relations affectives. Enfin, les travaux de Damasio nous ont permis de comprendre que l’émotion n’est pas seulement une dimension dont il faut se défier mais bien un élément central de notre vie affective dont découle la rationalité. L’ensemble de ces propositions nous introduit de plain-pied dans le monde interpersonnel de sujet à sujet. Nous avions préalablement établi que les recherches portant sur la communication émotionnelle avec des enfants polyhandicapés étaient marquées par la médicalisation et la réparation, mettant souvent à distance l’impact affectif que produit leur présence. Cependant le question du polyhandicap sensoriel, qui s’ajoute au difficultés cognitives et motrices, nous projette dans ce monde de la carence communicationnelle à des moments où les échanges avec le milieu se révèlent primordiaux, tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. Les conséquences des déficits se retrouvent dans l’équipement relationnel qui permet d’émettre ou même de contrôler son milieu, de recevoir les informations de ce milieu et de les traiter.

Avec l’exploitation des questionnaires, nous avons souhaité :