10. 3. 1. La compréhension vécue

Nous constatons au regard de cette deuxième étude, la faiblesse des informations en dépit d’une bonne identification des signaux chez les partenaires avec une meilleure performance chez les parents. Ceci semble indiquer, comme dans la première étude, que les proches eux-mêmes ne parviennent pas à contextualiser les sources des informations, donc à donner du sens aux signaux qu’ils perçoivent, à les lier aux évènements. Nous sommes en présence d’un problème de causalité, avec forcément des réponses temporaires, dans l’instant. La temporalité fait défaut.

La compréhension est plus vécue que rationnelle, avec une prédominance de la subjectivité chez les professionnels par l’utilisation du ressenti pour répondre, alors que chez les parents, c’est l’identification des signaux faciaux et surtout kinésiques qui déclenche leur réaction et le ressenti est refoulé. La première remarque qui s’impose, c’est la complémentarité des réactivités des deux groupes en contact avec l’enfant dans des rapports de sensorialité et d’implication importantes, dans un corps à corps. La seconde remarque inscrit les relations dans une absence de prévisibilité, de certitude et un stress pour l’environnement, avec diverses réactions compensatoires. Dans cette seconde étude, ces mécanismes s’apparentent au recours de l’activité rationalisante, mettant à distance les éprouvés, ou sur un autre versant une fuite de l’engagement relationnel, à associer au primat du ressenti.