10. 3. 3. Conclusion de la deuxième expérimentation

Ce qui ressort de cette expérimentation auprès des deux groupes de familiers de l’enfant, parents et soignants, est l’abondance de signaux émotionnels qu’ils disent percevoir, sans nécessairement les comprendre. Les signaux ne sont pas complètement informatifs, on perçoit peu l’intention et la contextualisation. La nature empathique de la relation est source d’information, avec ses tonalités propres et un certain impact du partage, précisément sur la joie qui dynamise le processus d’échange. Notre expérimentation fait apparaître une sélection convergente par tous les interlocuteurs des émotions positives joie et intérêt. La quantité des signaux prédomine sur la qualité de ce qui est transmis en terme de lien possible entre l’état émotionnel et son but. C’est ainsi que l’identification des signaux se détache de toute information transmissible. C’est là aussi une non liaison entre le contexte, la production émotionnelle et l’éprouvé. On peut relever une distinction dans les associations des éléments des différents domaines de compréhension sollicités. Chez les professionnels, on observe une corrélation du couple identification-ressenti apparaissant comme significative à l’issue du test de l’ANOVA à mesures répétées alors que chez les parents, nous observons le caractère significatif du couple identification-réaction, à l’issue du même test. L’identification chez les professionnels se réalise de par ce qu’ils peuvent partager dans une pratique et une réflexion professionnelle, centrées sur un auto référencement qui sont des compétences professionnelles travaillées aussi bien dans la formation que dans la théorisation de leur pratique. Les parents, comme tous parents, lient l’identification à la réponse en se référant à leur espérance de progrès et d’amélioration de l’état de l’enfant.