1.2.3. Une incompatibilité de nature conditionnelle.

Cette incompatibilité entre témoignage et littérature peut être recherchée dans certains concepts ancrés dans la théorie littéraire, comme la tendance à appréhender tout texte par le biais de la fiction.

‘« Nombreux semblent ceux pour qui la perspective globale, depuis quelques décennies, s’est comme inversée : de la présomption de référentialité, on est passé à une présomption généralisée de fictionnalité – ou, pour reprendre la formule de Marie-Laure Ryan, au dogme du panfictionisme : tout discours, en ce qu’il implique immanquablement un gauchissement, subjectif ou rhétorique, relèverait de la fiction » 53

Si le « dogme de panfictionisme » est constaté par Richard Saint-Gelais dans l’analyse du discours (dont l’objet d’étude n’est pas strictement limité au discours romanesque) la tendance dans la critique littéraire à faire coïncider fiction et littérature est une déviance bien tolérée. Elle explique, au moins en partie, d’un côté l’exclusion du témoignage (en tant que genre factuel) des objets littéraires et de l’autre la difficulté de repérer dans le discours de la fiction des dispositifs propres au témoignage qui rompent la suspension de l’incrédulité. Comme l’admet Gérard Genette, la narratologie a prêté une attention presque exclusive au seul récit de fiction, « en vertu d’un privilège implicite qui hypostasie le récit fictionnel en récit par excellence, ou en modèle de tout récit ». 54 Cet implicite a entretenu la superposition entre fiction et littérature et enraciné l’idée que la littérature n’advient que dans cette suspension, par laquelle Barthes a défini l’effet de réel.

‘« La narratologie – aussi bien sur son versant rhématique, comme étude du discours narratif, que sur son versant thématique, comme analyse des suites d’événements et d’actions relatées par ce discours – devrait s’occuper de toutes les sortes de récits, fictionnels ou non. Or, de toute évidence, les deux branches de la narratologie ont jusqu’ici consacré une attention presque exclusive aux allures et aux objets du seul récit de fiction. (…) Quels que soient les mérites et les défauts de la narratologie fictionnelle, il nous est douteux qu’elle nous épargne une étude spécifique du récit factuel. » 55

Ce lieu critique où fiction et littérature semblent se superposer a engendré une attention particulière à définir « le propre de la fiction », surtout dans les sciences et philosophie du langage. Le départ est lancé par l’essai de Käte Hamburger, Logique des genres littéraires, 56 qui propose non seulement de statuer sur la possibilité de définir la fiction, mais de caractériser par elle la spécificité de la littérature.

‘« Dans le système de la littérature (à ne pas prendre dans un sens esthétique), on peut donc faire entrer un roman, aussi mal écrit soit-il, mais non un essai, si brillant qu’en soit l’écriture. » 57

La réponse de John Searle donne naissance à l’autre voie pour appréhender la question de la fiction, celle de la théorie des actes de langage ou speech acts. Dans un essai, désormais daté mais qui a donné l’essor à nombre de travaux sur la fiction, Searle souligne l’importance de la non coïncidence des deux termes : la littérature n’est pas la fiction.

‘“Because most literary works are fictional it is possible to confuse a definition of fiction with a definition of literature. (...) The concept of literature is a different concept from that of fiction.” 58

Si trouver la spécificité de la fiction est devenu dès lors une sorte de graal de la théorie littéraire, 59 cette quête a ressuscité néanmoins un intérêt pour les textes qui ne l’affichent pas. Les orientations récentes des théories narratives se sont trouvées ainsi de plus en plus confrontées à une analyse des éléments de la non-fiction. Pour approcher les formes de récits qui ne suivent pas la même logique de la fiction Gérard Genette forge le terme de « factuel » :

‘« J’emploierai ici faute de mieux cet adjectif qui n’est pas sans reproche (car la fiction aussi consiste en enchaînements de faits) pour éviter le recours systématique aux locution négatives (non-fictions, non-fictionnel) qui reflètent et perpétuent le privilège que je souhaite précisément questionner. » 60

Mais cette parenthèse ne suffit pas à changer le sens général d’une phrase, comme dirait Mouloud Feraoun. Si Genette reconnaît l’oubli des genres factuels, que d’autres critiques ont même défini comme l’impensable majeur de la théorie littéraire, 61 il bâtit sur son existence séparée du reste de la littérature (dans sa prise en compte) un régime de littérarité d’exception, qu’il appelle « conditionnel » en opposition à constitutif.

‘« A cette différence d’extension (un texte et une œuvre littéraire) correspond l’opposition entre les deux régimes de littérarité : le constitutif, garanti par un complexe d’intentions, de conventions génériques, de traditions culturelles de toutes sortes, et le conditionnel, qui relève d’une appréciation esthétique subjective et toujours révocable » 62

Ce concept entretient l’idée romantique de littérature (qui avait éloigné ces même genres) pensée selon un principe d’essentialité et d’un ensemble d’éléments qu’elle posséderait par nature. La superposition du concept de littérature avec le fictionnel et le désintérêt conséquent envers des textes qui ne se présentaient pas prioritairement comme des fictions, a créé une disproportion des analyses d’orientation sociologique de ces mêmes textes. La prépondérance d’approches sociologiques tient moins à une dictée de la nature des textes qui manqueraient d’une fantomatique « dimension littéraire » qu’à une réelle mise à distance interne au domaine littéraire due au décalage avec le modèle dominant de littérature. Du moment qu’il n’y a pas littérature là où il n’y a pas fiction, jeu et séduction, il n’y a pas non plus de « dimension littéraire » à questionner.

Dans ce texte bref où Genette prend en considération les genres factuels dans leur ensemble, il n’est pas cependant question de témoignage. Dans le cas du témoignage se produit une autre modalité de croyance, différente de celle du discours du savoir comme dans le cas d’autres genres factuels, tels que mémoires, récits historiques et essais. Cette croyance est active aussi bien quand elle se présente à l’intérieur du témoignage factuel que quand la fonction testimoniale s’insère dans un roman. La confrontation à cette modalité expressive amène Jacques Derrida à des considérations sensiblement différentes. Que le témoignage demande de croire à ce qu’il dit mais qu’en même temps ce qu’il dit tienne du secret (ce qu’il dit ne sera jamais tangible pour celui qui le reçoit) amène à envisager toute parole testimoniale comme une parole hantée par la possibilité de la fiction. La littérature peut donc être envisagée comme quelque chose qui naît dans l’entre-deux du factuel et du fictionnel 63 . Son observation à partir de la séparation des deux est contre-productive. La limite indécidable entre les deux est « une chance et une menace, la ressource à la fois du témoignage et de la fiction littéraire, du droit et du non droit, de la vérité et de la non-vérité, de la véracité et du mensonge, de la fidélité et du parjure ». 64 La littérature n’est pas en elle-même mais plutôt dans sa limite, là où elle est en train de devenir autre chose que ce qu’elle devrait être, où elle souffre la passion d’un statut juridique précaire : « son statut [de la littérature] ne lui est jamais assuré ou garanti à demeure, chez elle, dans le dedans d’un "chez soi" ». 65

‘«Il n’y a pas d’essence ni de substance de la littérature : la littérature n’est pas, elle n’existe pas, elle ne se maintient pas à demeure dans l’identité d’une nature ou même d’un être historique identique à lui-même. […] ’ ‘Aucune forme discursive n’est intrinsèquement ou essentiellement littéraire avant et hors de la fonction que lui assigne ou reconnaît un droit, c'est-à-dire une intentionnalité spécifique inscrite à même le corps social. […]’ ‘La littérarité n’est pas une propriété intrinsèque de tel ou tel événement discursif. Même là où elle semble demeurer, la littérature reste une fonction instable et elle dépend d’un statut juridique précaire ». 66

Comme le montre bien la fluctuation du statut des genres factuels dans l’histoire littéraire, il est clair qu’il faut tenir compte de l’emprise extérieure qui assigne ou reconnaît un droit à un texte d’être littéraire. Cette intentionnalité que Derrida décrit comme « inscrite à même le corps social » est donc non seulement celle relative à l’auteur mais comprend également celle du contexte éditorial, de la réalité socio-historique et des relations génériques. Ce point, qui est d’ailleurs partagé par Derrida et Genette, est un lieu de croisements féconds, surtout en ce qui concerne le lien entre la littérature et l’institution juridique, c'est-à-dire quand cette conception large d’intentionnalité se décline dans l’idée du « droit de cité » de la littérature. Parallèlement, c’est un lieu qui peut entraîner aussi, comme on va le voir, des réductions, comme celle de focaliser l’attention sur une seule de ses composantes. Ce qui pose problème est que chez Derrida la possibilité de la littérature coïncide finalement avec la possibilité de la fiction, une fiction qui est définie par les termes de « simulacre », on en revient donc à l’illusion, et de « dissimulation », qui contient le double sens de ne pas laisser paraître et aussi de chercher à donner une idée fausse. À mentir ? 67 Dès qu’il y a témoignage, il y a pour le philosophe la possibilité du simulacre, donc de la littérature :

‘« Si le testimonial est en droit irréductible au fictionnel, il n’est pas de témoignage qui n’implique structurellement en lui-même la possibilité de la fiction, du simulacre, de la dissimulation – c'est-à-dire aussi de la littérature, de l’innocente ou perverse littérature qui joue innocemment à pervertir toutes ces distinctions. » 68

Mais, est-ce que la littérature, encore une fois associée à des éléments qui mettent en avant la suspension de la responsabilité (il ne faut pas se fier à ce que dit une fiction, il n’y a pas à répondre de ce qu’on dit par une fiction), n’est que cette prise en compte de la possibilité de la dissimulation ? Même si Derrida définit parmi les sept passions de la littérature celle de la passibilité, « de la responsabilité (…) d’une dette originaire de l’être-devant-la-loi », à travers l’analyse de L’instant de ma mort de M. Blanchot, 69 Derrida souligne comment la littérature, « innocente ou perverse », passe aussi par la passion de la possibilité de la dissimulation. Le récit de Blanchot est le témoignage de comment il a survécu à sa mise à mort par les Allemands, un événement de sa vie qui pourrait faire basculer certaines accusations sur ses positions politiques. La littérarité du témoignage, donc sa partie liée à la fiction, évoque l’idée d’une irresponsabilité juridique de la fiction qui libérerait l’auteur de répondre ou pas de son passé politique. L’intérêt de ce texte est nous semble-t-il moins dans la prise en compte du possible calcul qui aurait amené Blanchot à écrire ce témoignage que la lumière qu’il apporte à toute son l’œuvre. En quoi donc la prise en compte de la possibilité de la simulation chez Blanchot est-elle essentielle ?

Mohammed Dib, soulignant à quel point cette question tient à une conception occidentale de la littérature relativise de fait le problème, qui nous parait insoluble, de la séparation de la sphère éthique par l’effet d’une irresponsabilité inscrite dans la fiction.

‘« A quelle interrogation plus grave que celle de sa responsabilité, un écrivain pourrait-il être confronté ? C’est mal poser la question, elle doit être retournée ; nous dirions mieux en nous demandant : cela a-t-il un sens qu’on se répande en écrits et n’ait pas à en répondre ? Pour les avoir écrits et tout bonnement pour avoir écrit. L’Occident aujourd’hui parait s’être libéré de cette préoccupation, avoir disjoint les deux choses : écriture (romanesque) et responsabilité (morale). Doit-on, et peut-on, partager partout une telle position ? Je pense qu’on ne peut pas et qu’on ne doit pas » 70

L’aspect contextuel a orienté l’identification du témoignage par l’approche pragmatique de la fiction plutôt que par l’individuation d’indices de fictionalité. Ceci présente deux problèmes : la réduction du problème au seul aspect de l’intentionnalité éditoriale et à la seule certitude sur le statut de l’énonciateur. Souvent la pragmatique se réduit à la prise en compte du dispositif éditorial qui ne constitue qu’un aspect périphérique du texte. La factualité est sinon établie à partir du statut ontologique du locuteur qui doit correspondre à celui sous le nom duquel le texte a été publié. Mais, comme le cas de Habel le montre, dans le contexte de désubjectivation coloniale ce statut n’épuise pas la question de savoir « qui parle » quand le nom est passé par le lessivage du SNP (sans nom patronymique). 71

Dans sa formulation du statut ontologique du locuteur, Derrida déplace le problème de la coïncidence des identités sur l’aspect du neutre qui est à l’œuvre dans le témoignage. Il s’agit pour lui, comme pour Lévinas et Blanchot, d’une voix moyenne qui connote une autre passion dont souffre la littérature : celle de la neutralité de la voix narrative qui est une « voix sans personne ».

‘« « Passion » connote un engagement assumé dans la souffrance ou le pâtir, dans l’expérience sans maîtrise et donc sans subjectivité active ; et comme cette passion qui n’est pas active, n’est pas non plus simplement passive, c’est toute l’histoire de sans histoire de la voix moyenne – et peut-être du neutre de la voix narrative – qui s’est ainsi ouverte dans la passion. » 72

Or, dans l’imbrication des voix d’un témoignage il y a toujours la voix de la personne qui n’est plus, celle qui était là au moment de l’événement et qui ne correspond plus à la personne qui écrit après, mais elle existe par la force du témoignage qui témoigne pour elle. Il y a là tout le nœud insoluble du témoin intégral développé par Primo Levi (et depuis tant glosé) et exprimé dans le vers de Paul Celan : « Nul ne témoigne pour le témoin » 73 . Même sans pouvoir résoudre la question, nous préférons nous tenir plus près de l’idée d’une subjectivité active qui intervient dans le témoignage, et par lui dans le monde. Un problème semblable à celui du témoin intégral se pose en effet dans les littératures postcoloniales : celui des voix « subalternes ». La subjectivité des travailleurs maghrébins que Ben Jelloun fait entendre à travers son texte pose le problème de quel statut donner à cette voix et par conséquent de la valeur d’un témoignage fait à la place de l’autre : du vrai témoin qui ne pourra jamais parler. Ce problème relativise d’emblée l’importance d’établir par quel moyen expressif (factuel, fictionnel, silencieux) le témoignage parvient à nous questionner sur la parole comme il le fait.

* * *

Une idée essentialiste de la littérature ne permet pas de prendre en compte cet entre-deux fondateur entre littérature et éthique qui ne se résout pas dans le binôme du fictionnel et du factuel, où le premier serait dispensé de « répondre », ou, dans les termes de Judith Butler, de rendre compte de soi-même, au nom du seul devoir « d’illusion poétique » et le deuxième d’être hanté par la dissimulation et dispensé de participer du fait littéraire s’il ne le manifeste pas assez. Cet entre-deux, où la fiction se laisse hanter par le témoignage et vice versa, s’il est un des lieux de la littérature, n’est cependant pas un lieu qui forclôt l’éthique.

Notes
53.

Saint-Gelais, Richard, « L’effet de non-fiction : fragments d’une enquête. », disponible en ligne : http://www.fabula.org/effet/interventions/16.php

(27/04/2005), colloque en ligne sur le site fabula : « Colloque 99, Frontières de la fiction », du 15 décembre 1999 au 28 février 2000.

54.

Genette, Gérard, « Récit fictionnel, récit factuel », in : Fiction et diction, Paris, Seuil, (1979), 2004, p. 141.

55.

Ibid., p. 141-142.

56.

Hamburger, Käte Logique des genres littéraires (Die Logik der Dichtung , Stuttgart, E. Klett , 1957), Éditions du Seuil, coll. « Poétique », 1986. 

57.

Ibid., p. 215.

58.

Searle, John R., « The Logical Status of Fictional Discourse », in : New Literary History, vol. 6, n. 2, On narrative and Narratives, winter 1975, p. 319.

59.

Voir à ce propos : Cohn, Dorrit, Le propre de la fiction, Paris, Seuil, coll. « Poétique », 2001 ; Banfield, Ann, Phrases sans paroles. Théorie du récit et du style indirect libre, (1982) Paris, Seuil, 1995.

60.

Genette, Gérard, Op. cit, p. 142.

61.

« Cette ligne de partage si fondatrice, si essentielle pour nous qu'elle continue toujours à fonctionner comme le plus grand impensé de la théorie littéraire, la coupure si prégnante à partir du XIXe siècle entre textes fictionnels et textes factuels », Jeannelle, Jean-Louis, « Pour une littérature factuelle », http://www.fabula.org/atelier.php?Pour_une_litt%26eacute%3Brature_factuelle (12/04/2005).

62.

Genette, Gérard, op. cit., p. 87.

63.

Nous comprenons par contre que pour Genette ce lieu est au delà de tout entendement : « [La valeur esthétique] d’un récit relève toujours de fiction, de diction ou (le plus souvent) de quelques coopération des deux, dont le rôle d’ensemble et la répartition ne sont guère mesurables. », Genette, Gérard, op. cit., p. 116.

64.

Derrida, Jacques, « Demeure. Fiction et témoignage », M. Lisse (dir.), Passions de la littérature, Paris, Galilée, 1996, p. 23.

65.

Ibid., p. 22.

66.

Ibid., p. 22.

67.

Un exemple des dérives possibles dont cette formulation « souffre la passion » (selon l’expression de Derrida) nous est offert par la lecture qu’en fait J-L. Vigier : « C’est sur ce point que la pensée derridienne du témoignage livre l’essentiel, en rétablissant la manifestation littéraire du témoignage dans son droit, dans sa nécessité d’avoir recours à tous les mensonges de la fiction ». Vigier, Jean-Luc, « Figure et portée du témoin dans la littérature du XXe siècle », art. cité. Si le témoignage a recours au fictionnel c’est peut-être moins dans son potentiel de mensonge que dans celui de la figuration.

68.

Ibid., p. 23.

69.

Blanchot, Maurice, L’instant de ma mort, Paris, Fata Morgana, 1994.

70.

Dib, Mohammed, La nuit sauvage, « postface », Paris, Albin Michel, 1995, p. 247.

71.

« Lorsque la colonisation établit l’état civil, de nombreux “indigènes musulmans”, dont le système onomastique était incompréhensible pour les agents municipaux, se sont trouvés avec le terme SNP (sans nom patronymique) sur leur carte d’identité alors qu’ils savaient par cœur leur généalogie ». Etienne, Bruno, op. cit., p. 309. M. Dib revient plusieurs fois sur la question du nom. Dans Simorgh la référence apparaît assez claire : « J’ai changé, je ne dis pas non. Mais je serai toujours le SNP que je suis. Je suis un SNP. (…) Sans Nom Patronymique. Un bâtard d’enfoiré. C’est ça mon nom. », p.15.

72.

Derrida, Jacques, op.cit., p. 21.

73.

Celan, Paul, « Aschenglorie », dans Atemwende, (Frankfurt-am-Main, Suhrkamp, 1967, p. 68), cité par Derrida in op. cit., p. 10.