CHAPITRE 3. L’interpellation des textes

3.1. Présentation de La plus haute des solitudes

3.1.1. Généalogie et intention.

Comme il est affirmé dans sa préface, LPHS est le résultat de l’élaboration du texte de la thèse que Ben Jelloun a soutenue à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes en 1975 à Paris VII, en psychiatrie sociale, au sujet de l’impuissance sexuelle d’émigrés nord-africains. À cette époque, parallèlement à la thèse Ben Jelloun travaille à une réélaboration fictionnelle de l’expérience vécue dans le centre de médecine psychosomatique où il a conduit la recherche en tant que soignant. Le texte « littéraire » qui en ressortira est publié après la thèse, en 1976 chez Denoël sous le titre de La Réclusion Solitaire. La même année, une adaptation théâtrale de ce texte est présentée au Festival d’Avignon sous le titre de Chronique d’une solitude. 108

C’est seulement l’année suivante, en 1977, que l’auteur publie la version « factuelle » qui est à l’origine des autres versions, où l’écrivain témoigne de la même expérience avec un titre à la sonorité littéraire, La plus haute des solitudes. Pour cette publication, l’auteur change d’éditeur pour aller aux éditions du Seuil, qui l’accompagneront au Goncourt dans une longue collaboration qui se termine en 2004. L’auteur affirme que la recherche d’un éditeur pour LPHS n’a pas été une tâche simple :

« Le manuscrit sera refusé par la plupart des grandes maisons d'édition à Paris. Le Seuil accepte de le publier à condition que je m'engage à lui donner mes prochains romans. (…) La plus haute des solitudes connaît un succès surprenant. Le Seuil devient mon unique éditeur. » 109

Au-delà du fait que la série des textes (thèse, roman poétique, pièce de théâtre, témoignage) coïncide avec la condition d’immigré de l’écrivain, nous pouvons observer qu’ils représentent autant de signes spécifiques, appartenant à des genres différents et à des intentions auctoriales distinctes. La thèse intitulée « Misère sexuelle d’émigrés nord-africains : présentation de 27 cas d’impuissance sexuelle » est le résultat d’une recherche et d’un projet spécifiques qui ont motivé et permis le départ en France de l’écrivain et l’ont requis pendant trois ans. Dans le roman poétique on peut voir la continuation de la recherche expressive au sein du genre romanesque : le doctorant Ben Jelloun est aussi l’écrivain qui se mesure avec son deuxième roman. La pièce de théâtre est le geste qui se propose de mettre en scène l’incarnation de la voix que le roman poétique laissait dans l’abstraction de la fiction écrite. Dans l’engendrement de ce projet, nous pouvons émettre l’hypothèse d’une influence de Kateb Yacine qui avait déjà porté sur la scène théâtrale le sujet de l’émigration avec la pièce Mohammed prend ta valise (1971) en tournée en France pendant la période où Ben Jelloun travaillait à sa recherche (de 1972 à 1975).

LPHS est un témoignage, il relève principalement de l’intention de témoigner : que peut signifier cette volonté et d’où vient-elle ? La synthèse du geste contient plusieurs facteurs concomitants que l’on peut supposer : s’agit-il de prouver davantage son engagement, de faire le vide de l’expérience, ou d’une pure stratégie éditoriale ? Dans l’ensemble des textes évoqués ici, LPHS est le seul qui met à nu l’investissement de l’auteur en tant que témoin, qui se réclame même de ce rôle pour justifier la « différence » générique du texte. Dans la construction du texte, quels effets découlent de ce positionnement ?

De ce massif textuel, La Réclusion Solitaire est le seul qui reçoit une légitimité littéraire et qui plus est la reconnaissance d’avoir trouvé une parole à même de dire l’indicible de la migration. Charles Bonn parle en ces termes du roman poétique :

« Seul Ben Jelloun a su trouver, en transformant en poésie une parole qui vivait de sa non-insertion dans un cadre culturel pré-défini, le moyen de rejoindre le non-dicible de la Société française sur l’immigration qui l’habite et qu’elle sait ne pas pouvoir indéfiniment continuer à ne pas voir. Il s’est ainsi ménagé un nouveau tremplin au sein de cette Société française. »

Si, comme l’affirme Bonn, Ben Jelloun est parvenu à exprimer la migration d’une façon accomplie par la parole poétique de La Réclusion Solitaire, les raisons pour lesquelles l’auteur, après le roman poétique et son succès critique, s’est tant acharné à trouver un éditeur pour publier LPHS restent un peu obscures. Pourquoi son œuvre de fiction nécessiterait-elle un contrepoint factuel ? Une raison assez convaincante réside dans la stratégie de légitimation de l’écrivain, ou comme le définit Tassadit Yacine, la « ruse du chacal ». Délégitimée au Maroc par son appartenance à une classe privilégiée, sa figure d’écrivain a peut-être besoin de prouver d’un côté son engagement et de l’autre son savoir pour être accepté. Lorsqu’il publie LPHS, Ben Jelloun est l’auteur, outre de La Réclusion Solitaire, de Harrouda 110 , de plusieurs recueils poétiques, (Hommes sous linceul de silence 111 , Cicatrices du soleil 112 , Le discours du Chameau 113 et Les Amandiers sont morts de leurs blessures 114 ) et d’une anthologie de la poésie marocaine, La Mémoire future 115 . Comme l’affirme Charles Bonn, il est déjà « une personnalité d’écrivain à part entière ». 116 Selon l’itinéraire de l’écrivain maghrébin tel que l’a esquissé Tassadit Yacine, sa reconnaissance passe aussi par l’accomplissement d’une étape d’appropriation du savoir. L’écrivain est amousnaw, porteur d’un savoir et d’une sagesse qui légitiment la prise de parole à la place des autres : être docteur pourrait légitimer le témoin à parler à la place des autres. Mais, dans le cas de Ben Jelloun, cette hypothèse est rendue improbable par le décalage entre la culture de provenance et le domaine du savoir dans lequel il accomplit son ascension sociale (la psychiatrie). Il faut ajouter aussi que le rôle d’amousnaw au sein de la société marocaine, d’une certaine façon était déjà atteint avec le statut de professeur de philosophie 117 .

Même avec toutes ces réserves, nous pouvons voir la volonté de publier une réélaboration de la thèse comme une démarche supplémentaire pour être reconnu auprès de la société marocaine, à partir du contenu du texte. La dénonciation ouverte portée contre la France, « mère qui manque de cœur » (161) coupable d’indifférence et d’exploitation, pourrait participer d’une stratégie de légitimation auprès des siens. Il y a en plus une inscription dans la lignée des travaux de Franz Fanon, qui reste cependant silencieuse dans le texte, même si le discours postcolonial inscrit dans le discours psychiatrique en est un signe clair.

Cependant, en tant que stratégie de légitimation auprès des siens, la tentative ne semble pas des plus réussies : la presse marocaine reprochera à Ben Jelloun de ne pas pouvoir parler de quelque chose qu’il ne connaît pas, qu’il ne possède pas : la misère et la solitude du travailleur immigré. Dans sa condition d’écrivain immigré en France, pour la société marocaine Ben Jelloun est un « privilégié » qui ne possède pas la force légitimant le témoin : l’exil et la souffrance 118 .

Le fait que dans le temps l’écrivain ait continué à renouveler d’autres gestes semblables pour combler ce manque de légitimation (avec des résultats toujours inaccomplis et même des polémiques plus acérées 119 ) soulève quelque doute sur le fait que LPHS soit uniquement le produit d’une stratégie. Le plus intéressant de ce texte ne se trouve peut-être pas dans une « chacalie » 120 certes présente et intéressante à analyser mais qui finit par soumettre toute la parole de l’écrivain à sa seule intention de « réussir ». Dans l’engendrement de la parole de LPHS, un ensemble de facteurs ne peuvent se limiter à une stratégie pour le « succès ». La délégitimation « par naissance » de l’écrivain, c’est-à-dire comme assimilé à une classe sociale déterminée (bourgeois et proche du pouvoir monarchique 121 ) participe aussi de la scène d’interpellation qui engendre une modalité d’expression testimoniale. Une fois pris en compte, cet élément complexifie la dimension testimoniale où le témoin Ben Jelloun, confronté à l’injonction du réel à « faire quelque chose », atteste tant de la misère du travailleur immigré que de celle de l’écrivain émigré impuissant face à un réel qui lui échappe.

‘« J’ai été une écoute. J’ai été à l’écoute d’un certain nombre de personnes venus consulter pour troubles sexuels ou plus exactement pour malaises physiologiques altérant leur sexualité. Je n’étais pas pour autant à l’aise. Je m’interrogeais en permanence sur mon rôle, sur ma fonction. En plus de cette remise en question et de cette incertitude, j’éprouvais de l’angoisse sur ma propre incapacité, sur mon propre désarroi, sur le peu que je me sentais capable d’offrir. M’angoissait également la responsabilité morale dont j’étais ainsi investi. Je devais peser mes mots et gestes, et cela n’avait rien à voir avec le savoir, avec l’autorité de la science. » (17) ’

Dans ce témoignage du terstis, Ben Jelloun finit par composer tout un ensemble d’éléments disparates qui donnent forme à une nouvelle image d’écrivain. Celle-ci est peut-être une réponse au manque de légitimité, mais elle affirme aussi le dire d’une expérience dont le « je » aspire à se confondre avec un « nous » maghrébin. Le témoin est aussi guérisseur-marabout aspirant magicien et voleur, il atteste depuis sa position de tiers et d’impuissant, pense produire un geste virilement affirmatif par le ton agonique et parfois pamphlétaire et finit par montrer, et reconnaître à la fin du texte, l’échec contenu dans cette démarche. Dans la constitution de l’écrivain témoin, auteur de LPHS, il faut prendre en compte plusieurs éléments qui interagissent dans la scène d’interpellation : le manque de légitimité auprès des siens avec toutes les notions d’écrivain impliquées ; l’expérience de l’écrivain qui, récemment installé en France, a été témoin du désarroi des travailleurs immigrés, et « une écoute » qui remet en discussion son rôle dans la société.

Aucun des travaux monographiques sur Tahar Ben Jelloun ne prend en considération dans ses analyses LPHS (ni les autres essais plus tardifs) 122 ni d’ailleurs le rôle que ce premier « essai » a joué sur la production suivante.

Notre première partie nous a permis de focaliser certaines des raisons de cette exclusion, notamment la place subalterne de la famille des genres factuels dans la conception globale de la « littérature », le principe dominant de panfictionnisme et l’oubli particulièrement réservé au témoignage. LPHS est cependant un texte qui fait partie légitimement de l’œuvre littéraire de Ben Jelloun ; il s’inscrit pleinement dans son premier projet poétique d’écrivain témoin.

Les articles parus sur La réclusion solitaire assimilent et confondent LPHS avec le texte de la thèse, affirmant que la thèse même serait « un témoignage » :

‘« Durant ses années de travail en tant que psychothérapeute à Paris, Tahar Ben Jelloun accumule l’expérience professionnelle qui, d’une part, lui permettra d’écrire une thèse de psychiatrie sociale, La plus hautes des solitudes : misère affective et sexuelle d’émigrés nord africains, et de l’autre, de refondre sous forme de récit, La Réclusion solitaire, le matériel premier qui se veut surtout témoignage, -celui d’un vécu.» 123

Or la thèse, qui d’ailleurs porte un titre différent, n’est pas un témoignage, elle ressortit à une toute autre intention, qui est celle de la recherche et, éventuellement, du changement de statut qu’elle implique au niveau social. La recherche n’atteste pas ; son discours se fonde sur des preuves et LPHS montre justement que la parole des consultants ne dispose pas de ce statut. Vu que La Réclusion solitaire serait une refonte « sous forme de récit », le témoignage évoqué par Hélène Stafford semble même un « matériel » dépourvu de narration.

LPHS n’est donc plus une thèse : c’est un texte destiné à un public et à un circuit bien différents de ceux prévus dans ce cas. Il est publié en 1977 dans la collection « combats » des éditions du Seuil. 124 A l’édition en grand format (brochée) de 1977 a succédé une réédition en poche, dans la collection « Points actualités » en 1979. Une autre réédition en 1997 signale que le texte continue toujours d’être lu. Sur cet aspect lié à la circulation du texte et sa lisibilité, Gérard Genette nous signale que le fait d’être « en poche » porte un message fort quant à la consécration du texte : « l’édition de poche est bien devenue un instrument de culture, autrement dit de constitution, et naturellement de diffusion, d’un fond relativement permanent d’œuvres ipso facto consacrées comme classiques. (…) L’édition de poche sera sans doute longtemps synonyme de consécration. Par cela seul, elle est en elle-même un formidable message paratextuel » 125 . Comme on l’a vu, Ben Jelloun même tient à signaler sur son site, où se trouve « la seule biographie autorisée », le succès inattendu de ce texte.

La collection de poche est celle des « Points » de couleur noire, celle qui (parmi les autres) est destinée à la littérature. Cependant, dans les librairies ce texte est habituellement classé dans le rayon destiné à la sociologie. Ces messages signalent déjà des ambiguïtés du texte et son caractère « inclassable » qu’on retrouve en effet dans la construction narrative, où le degré d’hybridité est très fort. Le péritexte amplifie cette ambiguïté : la quatrième de couverture annonce le texte comme « essai » et puis comme « témoignage du vécu de la misère affective des immigrés maghrébins », recueilli et transcrit par Ben Jelloun durant trois années dans un centre de médecine psychosomatique. Tout est là pour transformer les paroles des consultants en témoignage. Mais comment cela a-t-il lieu dans l’écriture ? Qui témoigne de quoi ? Il s’agit aussi de voir comment ce texte dit la migration, quel rôle le témoignage tient dans ce dire et d’identifier les modalités par lesquelles le dire testimonial déploie la représentation du phénomène migratoire.

Selon Nathan Devir, le seul critique à analyser LPHS, le témoignage est fonctionnel pour démontrer « les influences des facteurs sociologiques sur la création artistique » 126 . Dans cette démarche, le témoignage est appréhendé par le biais d’un essentialisme qui le veut « au fond sociologique » et qui finit par opposer une vérité première, la sociologie, à une dérivée, la littérature.

« S’il est vrai que ces thèmes récurrents dans ses récits ont presque tous été traités de façon romanesque, cette étude espère montrer que l’essence de ces témoignages reste dans le fond sociologique. » 127

Par là, cet essentialisme pose le problème de la restriction du champ du récit « du soi », de sa demeure : la subjectivité ne serait l’apanage que du récit littéraire alors que le témoignage s’attacherait à dire « conceptuellement » la collectivité qui est d’ordre sociologique. Nous verrons que les choses ne sont pas si tranchées et que l’individuation des énonciateurs et la distribution de leurs discours s’inscrit dans une construction narrative complexe où les passages du collectif au singulier, de l’image au concept scientifique, de la parole au discours, sont fondamentaux dans l’élaboration d’un sens qui n’est sociologique ni psychiatrique par une « essence » qui le déterminerait en amont. Il s’agit plutôt d’un sens construit par les croisements de niveaux hétérogènes du discours dans lequel la référence d’autorité scientifique qui pourrait en commander l’ordre, effacée par l’auteur, crée plutôt un hybride textuel. Ainsi, les concepts qui construisent ce sens ne peuvent surtout pas être considérés, comme l’affirme Devir, comme « les conclusions scientifiques » que l’auteur utiliserait, sous forme de retranscriptions, pour composer son œuvre romanesque 128 . Comme on le verra, le texte n’aboutit pas à des conclusions scientifiques puisque le discours scientifique est constamment mis en doute et remplacé par la démarche testimoniale. S’il y a une « poétique de la retranscription » elle se situe du côté du témoignage (et de sa vocation interdisciplinaire) qui établit une épaisseur littéraire dès le témoignage.

Cette formulation d’un essentialisme sociologique explique l’instrumentalisation qui peut en dériver et qui fait lire le texte maghrébin à l’aune de hiérarchies qui ordonnent les différentes couches discursives en essayant de disséquer ce qui forme une unité hybride. Mais, surtout, il y a encore une fois un glissement, un oubli fondamental autour des enjeux testimoniaux et de leur fonctionnement dans la construction du texte. C’est à cet aspect que notre lecture est principalement dévolue.

Notes
108.

Une autre adaptation sera mise en scène en 1982 par le Théâtre National de Chaillot avec un autre titre : Entretien avec Monsieur Said Hammadi, Ouvrier Algerien.

109.

Tahar Ben Jelloun, site officiel : http://www.taharbenjelloun.org ; pour cette citation : http://www.taharbenjelloun.org/accueil.php .

110.

Ben Jelloun, Tahar, Harrouda, Paris, Denoël, « Les lettres nouvelles », 1973.

111.

Ben Jelloun, Tahar, Hommes sous linceul de silence, Casablanca, Les éditions Atlantes, 1970, préfacé par Abraham Serfaty.

112.

Ben Jelloun, Tahar, Cicatrices du soleil, Paris, Maspero, « voix », 1972.

113.

Ben Jelloun, Tahar, Discours du Chameau, Paris, Maspero, « voix », 1974.

114.

Ben Jelloun, Tahar, Les Amandiers sont morts de leurs blessures, Paris, Maspero, « voix », 1976, prix de l’amitié franco-arabe, 1976.

115.

Ben Jelloun, Tahar, La mémoire future. Anthologie de la nouvelle poésie du Maroc, Paris, Maspero, « voix », 1976.

116.

Bonn, Charles, « Le voyage innommable et le lieu du dire : émigration et errance de l’écriture maghrébine francophone », op. cit., p. 4.

117.

Ben Jelloun enseigne la philosophie en français jusqu’à la loi qui décrète l’obligation d’enseigner en langue arabe « En octobre 1968 je rejoins mon premier poste d'enseignant au lycée Charif Idrissi à Tétouan où je suis le premier professeur de philo dans cet établissement. (…) En juin 1971 , un communiqué du ministère de l'intérieur annonce qu'à partir de la rentrée de 71, l'enseignement de la philo sera arabisé. N'étant pas formé pour cela je demande une mise en disponibilité au ministère et décide de venir à Paris pour faire une thèse de troisième cycle en psychologie », http://www.taharbenjelloun.org/accueil.php

118.

Cf. Jamal, Eddine Nagi, « Tahar Benjelloun ou le témoignage d’une solitude privilégiée », Lamalif, vol. 96, 1978.

119.

Voir en particulier la polémique qui a suivi la publication de Cette aveuglante absence de lumière, (Paris, Seuil, 2001) encore autour d’un témoignage, cette fois-ci sur la réclusion de prisonniers politiques dans le bagne de Tazmamart. L’aspect de la référence à la « réclusion vécue » dans la trajectoire de Ben Jelloun mériterait d’être approfondi. La référence au camp pour décrire la venue à l’écriture s’inscrit en plein dans la même démarche de légitimation du témoin que l’écrivain pratique tant dans LPHS que dans Cette aveuglante absence de lumière mais avec des dynamique différentes quant au rapport entre fictionnel et factuel.

120.

L’expression est toujours de T. Yacine, op. cit.

121.

Une polémique avait éclaté autour de l’acceptation silencieuse des « félicitations paternelles » du roi à l’occasion du prix Goncourt.

122.

A part les comptes rendus, il existe un seul article qui analyse La plus haute des solitudes : Devir, Nathan, « "La plus haute des solitudes" et "La Nuit de l'erreur" de Tahar Ben Jelloun : influences sociologiques sur un récit du soi », Francofonia, Bologne, Université de Bologne, 47, Automne 2004, p. 83-104. L’article est centré sur la relation homme-femme présent dans LPHS, la migration n’est donc pas analysée.

123.

Stafford, Hélène : « L'espace et le temps dans La Réclusion solitaire de Tahar Ben Jelloun » , Modern and Contemporary France , Vol. 8 , Novembre 2000, p. 493.

124.

Collection crée par Claude Durand en prélude à mai 1968 et qui avait déjà fait connaître différents titres d’ouvrages à forte empreinte contestataire.

125.

Genette, Gérard, Seuils, Paris, Seuil, 1987, p.25-26.

126.

Devir, Nathan, op. cit., p. 104.

127.

Ibid., p. 83.

128.

« Les liens intertextuels qui traitent de ce sujet, [les relations entre l’homme et la femme arabes] et qui apparaissent sous la forme romanesque dans le roman en question [La nuit de l’erreur, Paris, seuil, 1997], ne sont que des re-transcriptions des conclusions scientifiques que Ben Jelloun avait proposées plus tôt dans sa thèse de doctorat. », Devir, Nathan, op.cit., p. 98.