Dans le cadre des modèles connexionnistes simulant l’apprentissage de la lecture, le modèle princeps qui sert de référence est le modèle à traitement parallèle distribué (PDP) de Seidenberg et McClelland (1989). Par rapport aux tout premiers modèles connexionnistes (McClelland & Rumelhart, 1981, 1988 ; Rumelhart & McClelland, 1982), ce modèle contient des représentations distribuées et non pas localisées, aucun lexique mental n’est requis et les connexions entre les unités sont variables. Un mot est alors reconnu lorsque le patron d’activation qui lui correspond est activé par les différentes unités interconnectées.
Ce modèle contient une procédure d’apprentissage de sorte que les connexions entre les différentes couches d’unités sont modifiées tout au long de l’apprentissage, jusqu’à ce que l’appariement entre la forme d’entrée et la forme de sortie correspondant au stimulus soit correct.
Au tout début de l’apprentissage, le réseau, composé de trois couches principales d’unités orthographiques, phonologiques et sémantiques 1 interconnectées entre elles par l’intermédiaire d’unités cachées, n’a aucune connaissance initiale des correspondances grapho-phonologiques. C’est précisément la comparaison entre le patron d’activation phonologique généré par la présentation du mot écrit et la prononciation attendue, qui entraîne l’activation des unités orthographiques sous forme de triplets de lettres, qui activent à leur tour les unités cachées activant les unités phonologiques sous forme de triplets de phonèmes. L’absence de correspondance entre le mot écrit et sa prononciation est caractérisée par une erreur qui a pour but de modifier le poids des connexions entre elles, jusqu’à ce que la correspondance correcte soit établie. Le réseau encode finalement au cours de son apprentissage, les régularités ortho-phonologiques et phonotactiques, soit des régularités statistiques, de la langue écrite à traiter sans qu’aucune règle explicite de lecture ne soit nécessaire.
Ce modèle a été critiqué (Besner, Twilley, McCann, Seeregobin, 1990 ; Coltheart, Curtis, Atkins, Haller, 1993) pour ses faibles performances en lecture de pseudomots. Cependant, les modifications apportées à ce modèle par Plaut, McClelland, Seidenberg, et Patterson (1996) ont montré qu’en remplaçant les représentations distribuées par des représentations locales, la procédure d’apprentissage restant identique, les performances en lecture de pseudomots étaient considérablement améliorées. L’apport majeur de ce modèle est d’avoir ouvert la voie en montrant qu’il était possible et surtout informatif de simuler l’apprentissage de la lecture au moyen de réseaux connexionniste.
Seul le réseau comprenant l’association entre unités orthographiques et unités phonologiques a été implémenté dans cette architecture