3. Synthèse du chapitre 3

Ces études ont montré des dispositifs d’entraînement variés, dont les bénéfices concernant les habiletés phonologiques et de décodage paraissent mitigés, notamment pour la rétroaction verbale. Il semblerait que pour être le plus efficace possible un entraînement doive systématiquement focaliser l’attention du sujet sur une procédure unique et de manière plutôt intensive. Globalement, les études ont montré que les entraînements s’étalaient sur une période de quatre à huit semaines, les séances étaient administrées quotidiennement, pour une durée moyenne de trente minutes, et les enfants étaient entraînés individuellement. Nous retiendrons cette procédure pour nos propres entraînements. Les entraînements requérant l’intervention massive d’un tuteur, par exemple le programme de MacCandliss et al. (2003), nous semblent un peu éloignés de la vocation initiale des logiciels d’aide à l’apprentissage. La présence obligatoire d’un tuteur rend ce programme difficilement transposable, et peu économique, en dépit de ses résultats probants. Les logiciels d’aide à l’apprentissage devraient permettre à l’enfant d’évoluer dans une relative autonomie, et le temps passé à l’entraînement devrait pouvoir s’intégrer dans le cours normal de l’enseignement en classe. Les logiciels qui conjuguent les modalités auditive et visuelle, comme celui de Magnan et al. (2004) semblent les plus aptes à rétablir et consolider des compétences phonologiques déficientes. Nous avons souligné le manque d’études en français sur les entraînements destinés aux enfants en difficulté d’apprentissage de la lecture à l’aide de logiciel spécifique. C’est pourquoi proposerons notre propre logiciel d’entraînement à la lecture, en insistant d’une part sur la nécessité d’un support audio-visuel et d’autre part sur le fait d’impliquer concrètement l’enfant dans sa tâche. Il apparaît en effet que les programmes exigeant une réponse de l’enfant par rapport à la compétence précisément entraînée donnerait lieu à une plus grande amélioration des performances. La rétroaction verbale n’exige pas une telle action, c’est peut être une des raisons pour lesquelles ce type d’entraînement, en dépit de protocoles lourds à mettre en place, n’a pas offert les résultats escomptés.