Parmi trois classes de CE1 d’une même école en Zone d’Education Prioritaire (ZEP) 11 , cinquante-six enfants ont été pré-testés, et vingt-six enfants jugés en difficulté de lecture ont été retenus pour cette étude. Les enseignants nous ont confirmé que ces élèves ne présentaient pas de déficience intellectuelle, qu’ils n’avaient pas de trouble auditif et tous avaient une vue normale ou corrigée à la normale. Les élèves ont été répartis en deux groupes de treize enfants chacun : un groupe expérimental a bénéficié de l’entraînement avec « Syllabius 1 » et un groupe contrôle a bénéficié d’un entraînement logico-mathématiques avec lecture de consigne sur ordinateur. L’inclusion d’un groupe contrôle, selon l’étude de Torgersen et Davis (1996 ; voir également Bradley, & Bryant, 1983 ; Byrne, & Fielding-Barnsley, 1991 ; Cunningham, 1990, Torgesen, Morgan, & Davis, 1992), avait pour intérêt de pouvoir comparer les résultats obtenus par le groupe entraîné vis-à-vis du groupe non entraîné sur la procédure utilisée, et donc de pouvoir observer un effet de l’entraînement. Afin d’établir ces groupes, nous avons fait passer aux élèves des trois classes un test d’identification des mots écrits, Timé2 (Ecalle, 2003) (cf. tableau 23).
Age moyen | Scores moyens au Timé2 / 36 | |
Groupe Expérimental (N=13) | 7 ans 5 mois (6 mois) | 13,38 (4,75) |
Groupe Contrôle (N=13) | 7 ans 4 mois (5 mois) | 13,31 (5,36) |
L’analyse des scores a révélé que les enfants présentaient, en moyenne, un retard de huit mois en lecture et que la procédure de recodage phonologique était déficitaire. « Une remédiation efficace pourrait alors porter sur l’apprentissage des correspondances graphèmes-phonèmes et sur l’extraction d’unité syllabique lors de cette procédure » (Ecalle, 2000 ; p.28). Il n’y avait statistiquement pas de différence entre le groupe contrôle et le groupe expérimental.
Les enseignants des trois classes ont pleinement adhéré à cette expérimentation. Leur collaboration a été très précieuse pour la bonne réalisation de l’entraînement. Les séances d’entraînement ont été intégrées à l’enseignement général en tant qu’atelier de lecture, ce qui a rendu possible le décloisonnement des trois classes.