2.2. La notion de la figure d’après Bertrand

Un autre auteur qui a traité la notion de la figure et, comme nous avons déjà vu dans le chapitre précédent, dans sa relation avec le monde et les langues naturelles, est Bertrand. L’auteur du Précis Littéraire aborde la sémiotique de la perception dans une perspective phénoménologique. Selon lui, la sémiotique figurative concerne l’activité sensorielle de la perception et la mise en discours des formes. Le sens devient « un sens en devenir dans la figurativité ».

Le problème concernant la place de la figurativité dans le parcours génératif et son rapport avec la référence est réglé avec la densité sémique. La figurativité relève du plus ou moins iconique et du plus ou moins abstrait. Les figures sont plus iconiques s’il y a ressemblance avec les figures du monde sensible et si les traits réunis par le formant sont suffisants pour « permettre son interprétation comme représentant un objet du monde ». L’effet de référenciation est d’ailleurs relatif à l’iconicité : Plus le degré de densité sémique est grand, plus la référenciation est forte. Inversement, nous parlerons d’abstraction ou de thématisation lorsque la densité sémique est faible. Dans ce cas, le sémème désigne une chose et une seule, dans un contexte socioculturel précis : si le sémème admet une large étendue des variations sémèmiques et si les contextes d’emploi sont très ouverts (la beauté).