La figure est pour Geninasca inscrite dans la logique du discours et sa capacité d’en créer un nouveau monde. L’existence discursive 133 du sens est attachée à la lecture et aux stratégies de cohérence 134 :
‘« La lisibilité d’un texte est fonction du rapport de compatibilité — ou d’incompatibilité— qui lie une compétence discursive et les virtualités d’un objet textuel. (…) Définir une stratégie de lecture ce sera entre autres, dans le domaine littéraire du moins, préciser les conditions de lisibilité, entendues comme conditions de construction de la cohérence. Nous appelons « rationalité » les différents modes d’instauration de la cohérence, ou de la signification d’un texte » 135 . ’Lorsque Geninasca parle de texte, il est question pour lui d’objet textuel activé par la lecture et l’interprétation :
‘« D’ailleurs, l’ « écrit »-ou le « dit » n’est pas le texte. Préalablement à sa prise en charge par un sujet, à la construction que doit encore effectuer une instance énonciative, il n’est pour le lecteur, pour l’auditeur, que la promesse ou la virtualité d’un texte : un objet textuel, ce sur quoi — à partir de quoi — il convient d’instaurer un (ou plusieurs) texte(s). Chaque usage, chaque « pratique discursive » a pour effet d’actualiser certaines des virtualités de cet objet textuel, par et à travers l’actualisation simultanée d’un sujet (une instance énonciative) et d’un objet (le texte proprement dit). Lire, interpréter un énoncé, en constituer la cohérence, cela revient à actualiser le texte — dont l’objet textuel n’est encore que la promesse — en vue de le saisir comme un tout de signification, comme un ensemble organisé de relations, autrement dit, comme un discours » 136 . ’Il parle des « parcours figuratifs, ou scénarios impliquant des programmes narratifs, ou des schémas spécifiques » 137 . Geninasca appelle figurales les « catégories, à la fois très abstraites et très générales, situées en amont de la distinction de l’étendue et du temps » 138 .
« Il serait peut-être possible de l’intégrer à notre approche, à la condition expresse toutefois de subordonner ce que j’ai appelé l’ « existence objective » à l’ « existence discursive ». GENINASCA J., La parole littéraire, Paris, PUF, 1997, p.28.
« On attribuera donc aux « figures », une double vocation discursive, compte tenu des deux espèces de rapports qu’elles peuvent contracter : en fonction a) des relations de dépendance unilatérales susceptibles de leur assigner une place à l’intérieur d’organisations réticulaires-configurations, parcours figuratifs, scénarios ou frames, taxinomies-constitutives des isotopies qu’enregistre le savoir associatif et b) des relations de solidarité qui lient les positions ou les rôles ou schémas d’action) dont l’actualisation en discours appartient précisément aux grandeurs figuratives ». GENINASCA J., La parole littéraire, op.cit., p.22.
Ibid., p.87.
Ibid., p.86.
« Constatation qui nous invite et nous autorise à définir les parties du siège par rapport à la même grille spatiale qui, exploitant les catégories locatives (verticalité, latéralité, perspectivité) mais aussi figurales (extrêmité, partie, tout) sert à situer et à définir els parties du corps humain. Il en résulte que chaque type de siège se trouve associé, de manière préférentielle, à un ou plusieurs parcours figuratifs, ou scénarios (manger, converser, écrire, rêver ou travailler) impliquant des programmes narratifs, ou des schémas spécifiques. De surcroît, la corrélation des figures somatiques et mobilières, va installer un ensemble d’opérations métaphoriques virtuelles ». Ibid. p.21.
Ibid. p.215.