Les caractéristiques de la Gestalt sont relatives à i) une approche globale, et ii) une forme régulatrice rejoignant les mêmes fonctions dans le discours. Geninasca définit le discours comme un : «tout de signification» (…) ou encore une totalité signifiante instaurable à partir d’un énoncé matériel par et à travers l’exercice de telle ou telle stratégie de cohérence » 205 .
Nous trouvons des affinités entre l’approche de Rastier, basée sur le texte et la perception, et la Gestalt (où le global régit le local) 206 . Nous retiendrons notamment ce qu’il dit du contexte 207 :
Et encore :
‘« Deux opérations interprétatives fondamentales sont à l’œuvre dans l’actualisation et la virtualisation des sèmes. La dissimilation opère quand les contrastes sémantiques sont faibles, comme c’est notamment le cas pour les tautologies, qu’elles soient codifiées ou non. Par exemple, dans Une femme est une femme, on affecte toujours une acception différente aux deux occurrences de femme. L’assimilation opère à l’inverse quand les contrastes sémantiques sont forts (contradictions, coq-à-l’âne, cf.infra); par exemple, dans une énumération comme des fous, des femmes et des fainéants, on affectera à ‘femme’ un sème /péjoratif/, par assimilation du sème /péjoratif/ actualisé dans ‘fous’ et ‘fainéants’ » 208 . ’Avec les opérations interprétatives (perception sémantique), Rastier rapproche le discours et sa fonction de régulateur des contrastes sémantiques de la Gestalt qui est en quête d’équilibre.
GENINASCA J., «Signe», «forme-sens», formant », BOUQUET, Simon (dir.). Cahier de l'Herne n°76 : Ferdinand de Saussure, Paris : Éditions de l'Herne, 2003, p.226.
RASTIER F., Sémantique interprétative, Paris, PUF, 1987, p.280.
Bien que pour des raisons d’exposition Sémantique interprétative procède du simple au complexe, et du sème au texte, il convient de réaffirmer que le principe de compositionnalité est invalide pour les langues, car le global y détermine le local.
Rastier F., Sémantique interprétative, op.cit., p.78.
RASTIER F., Sémantique pour l’analyse, Paris, Masson, 1994, p.65.