4.3.7. GAULTIER (01)
‘
« Jean-Paul Gaultier se taille la part du lion » « Retour des présentations de haute couture. Elles se déroulent depuis samedi et jusqu’à mercredi 24 janvier. Tandis que le nombre des maisons s’amenuise (plus que 12 avec l’arrêt de Lapidus contre 23 en 1990), une génération spontanée de jeunes couturiers talentueux tente de percer (plus d’une vingtaine cette saison). Les applaudissements pour la collection printemps-été 2001 de Jean-Paul Gaultier, le confirment, le couturier renouvelle le genre couture. Il n’a pas besoin pour cela d’user de la provocation. Son talent seul agit.
Dimanche au Carrousel du Louvre, comme à l’accoutumée Jean-Paul Gaultier a rendu l’assistance béate d’admiration. " C’est la première fois que j’assiste à un de ses défilés et je suis enthousiaste ", s’extasie Marie-Claude Piétragalla. La danseuse a reconnu dans la collection de Jean-Paul cette perfection à laquelle seuls peuvent prétendre ceux qui conjuguent talent et travail. Les 54 figures du couturier, étaient menées à la perfection, dans le décor virtuel d’un intérieur grand siècle projeté sur des cloisons de tulle. Le trench tranché par endroit, devient objet de fantaisie et d’ornement. Des coupes au scalpel divisent épaules, basques, boléro, pour les rendre amovibles. Des crevés bousculent les costumes pantalons les faisant sortir de leur réserve. Le convoluté noir d’une robe en jersey fait l’effet d’une peau découpée à l’économe. Pour sa haute couture, Jean-Paul Gaultier lacère et disloque le vêtement comme on esquisse un sourire, avec modération. Cette collection ? Un florilège de figures de style. Un tailleur strict sur le devant, offre la révérence d’un col plongeant en souple bénitier dans le dos. Les revers d’un smoking coulent en cascade. Un irréprochable tween-set une manche lacérée, s’évase en mille feuilles de tulle. Qu’on se le dise, Jean Paul Gaultier habille jeune. En crêpe Georgette chiffoné de fleurs, galons strassés de dentelle, ses princesses décomplexées n’ont pas besoin d’user de la provocation, la fantaisie les habite. " Vous avez vu, on dirait qu’elle a débarqué dans le salon en parachute ! " s’amuse le couturier. Une silhouette de femme déboule en effet sur le tapis, le corps sous un filet resserré autour du cou qui emprisonne une robe roulée en boule et son parterre de fleurs. Le sex-appeal comme on disait autrefois l’emporte. Ici, nul effet hystérique ni de manche. Jean-Paul Gaultier, aime la femme sous toutes ses coutures. Il l’illumine en corset rose de satin ou de cuir évidé en arabesque, soulignant le grain de peau, les jambes ou les hanches, selon le jeu. Marie-Claude Piétragalla ne s’y est pas trompée. Jean-Paul Gaultier est un partenaire idéal. Sa couture met en valeur le moindre jeté-battu, balancé et chassé-croisé. Son imagination ne se sclérose jamais. Peut-être est-ce parce que pour toute distinction il porte un cour au revers de sa boutonnière.
366
».-
Florence de Monza »’
GAULTIER (2001) (aime femme. Jean-Paul Gaultier, aime la femme sous toutes ses coutures. Il l’illumine en corset rose de satin ou de cuir évidé en arabesque, soulignant le grain de peau, les jambes ou les hanches, selon le jeu)
Le corps de la femme est considéré dans sa dimension réaliste. Gaultier aime le corps de la femme tel qu’il est et le sublime. Pas question de transformation ou de déformation. Il s’agit avant tout de la mettre en valeur.
Notes
366.
http://www.humanite.presse.fr/journal/2001-01-23/2001-01-23-238341