4.3.15. LACROIX

‘« Regard souligné de noir et encolure mobile surmontée de bibis ou de chapeaux à complication, buste courroucé sous un ébouriffé de plumetis, et jupe troussée haut, la femme de Christian Lacroix semble se promener en l’air. Sa démarche est celle d’un oiseau, gorge enveloppée d’un nuage déchiqueté à coup de bec. On dirait que cette échassière " dessine sur le sol des branches de lilas " (Jules Renard). Tout dans sa présence chante le luxe d’être au monde et bien née. La délicatesse de ses bavettes de perles et de strass, ses froufrous de dentelle et ses franges, laisse craindre qu’elle ne se volatilise sur le champ.
Dans la grande salle des Beaux-Arts, lieu du défilé, le parterre a des regards d’enfant. Un manteau trapèze en dentelle nacrée, un bustier à paillettes descendant en pointe sur une hanche font s’écarquiller les yeux de bonheur. Avec un tel peintre et poète, la haute couture ne peut mourir. Elle est le meilleur de nous-mêmes. De lui-même aussi qui traduit ce qui le transporte sous forme de crêtes d’organza, de ramages de tulle, de ruchers et de bouillonnés tachés comme une peau de panthère. Devant ce spectacle, on se sent faune parmi des beautés qui ont l’air à peine écloses. Et l’on prend la mesure de leur perfection. Les caracos brodés, les fragilités d’organdis, les tuyaux d’orgue des jupes ou les ramages de motifs africains et provençaux de Christian Lacroix sont des gouttes d’âme versées sur des corps. Tout cela est si subtil ! » 374 .’

LACROIX (2002-2003) (Sa démarche est celle d’un oiseau ; oiseau)

Le sème /légèreté/ inhérent à ‘oiseau’ se propage et atténue le sèmes /lourdeur/ et /strict/ activés dans la ‘perfection’.

Notes
374.

Idem.