6.3. Commentaires généraux sur la collection

Les valeurs critiques sont caractéristiques de l’identité de la maison Dior. L’ « ethnique » et plus précisément l’ « ethnique chinois » va ainsi être abordé comme un mélange des traits traditionnels en provenance de l’orient associés à des traits de la modernité provenant de l’occident.

Ce qui est gardé de la Chine, c’est le sème /impérial/ activé par la couleur jaune et l’/intensité/ des volumes. La grandeur de la Chine est manifestée par un tempo lent et solennel. Afin d’éviter l’effet de lenteur, la présence des moines Shaolin active et propage le sème /sveltesse/. L’intensité élevée, activée par les formes et les lignes, est contrebalancée par l’atonie des formes.

Si une tension existe au niveau plastique, une autre est créée au plan thématique. La tradition est confrontée à la modernité, la simplicité à l’extravagance, et l’ethnique à l’universel. En déformant le thème de la Chine, et en le sortant des marges trop limitées, Galliano pour Dior répand l’ethnique dans une perspective universelle.

La quête et la création de la présence présupposent une aussi bonne gestion des tensions et de l’hyperbole. Afin d’assurer l’équilibre nécessaire pour la bonne visibilité et la tradition, l’hyperbole activée par les volumes extravagants s’efface dans les tonalités chromatiques pâles (plus on gagne en volume, plus on perd en intensité chromatique), la netteté des lignes et une répartition des forces d’équilibre symétrique. L’hyperbole est donc chez Dior une hyperbole « rigoureuse » bien maitrisée et orchestrée.