Le premier espace composé de huit photogrammes traite du sème /militaire/ (activé par la couleur kaki). Le sème donc du militaire crée un effet de répulsion en cinq silhouettes-images sous le même thème (espace a1, 2, 4, 7, 8). Il s’agit d’un sème de tonicité sémantique faible (par rapport à femme), aussi bien que d’une tonicité perceptive faible (sème non saillant). Suit (image numéro trois) une silhouette indienne (tonicité faible du point de vue sémantique et perceptif). Un effet de rétention (au niveau perceptif, arrêt de kaki et introduction de la couleur bleu) se crée avec l’image numéro cinq, avec le nœud exubérant : un formant d’une tonicité perceptive forte et d’une tonicité sémantique faible. Le nœud qui joue le rôle du formant fait partie de la couture et en même temps régularise la force de la répartition des énergies. La silhouette qui précède ressemble à la série des trois premières images photos et avec la présence de la couleur bleue, elle annonce l’arrivée du formant. Le rôle de cette rétention est une inversion de la dynamique de la série des trois dernières images. L’effet de miroir de la dernière série avec la première série des trois images est légèrement décalé. C’est l’ordre qui est inversé. Le sème /indien/ est succédé par les deux militaires. La dernière série comparée au début gagne en tonicité perceptive.
Suit un sous-espace de transition où figure une robe /glamorous/. C'est une robe perceptivement atone et sémantiquement tonique. Elle introduit l’espace suivant avec les figures de Marilyn Monroe et Kate Moss.
Le deuxième espace est donc composé de la configuration « Marilyn ». Marilyn, d’une grande tonicité perceptive (pose) et sémantique, active le sème /glamorous/ et se propulse en deux images. La deuxième, la nouvelle version de Marilyn, le mannequin Kate Moss est liée à l’actualité et se confronte à Marilyn qui représente le passé.
Suit l’espace avec la série des trois femmes indiennes. On voit donc comment l’espace C rime avec l’espace A où se trouve le sème /indien/. Le sème /indien/, même si il est sémantiquement faible et même si il n’est pas directement lié à la féminité, gagne en force. Il diffuse l’énergie en plusieurs images.
Dans l’espace D en revanche, le sème de la /maternité/ saillant (niveau perceptif et sémantique), crée un effet de condensé d’énergie et marque son manque d’expansion dans la collection.
Dans l’espace E, le sème /exotique/ (‘mexicain’) expulse un nombre de vêtements qui est retenu par une image (E4) ressemblant au nœud (espace A), d’une tonicité sémantique et perceptive forte. Elle interrompt (même pour très peu) le sème exotique et introduit le sème de la /féminité/ avec l’image qui succède. La dernière image signale le retour du sème /indien/ mais « féminisé », et donc pour la première fois, encore plus tonique perceptivement et sémantiquement.
L’espace F est composé de cinq images, qui représentent la femme glamorous (deux fois). La première image forte qui crée un effet de propulsion, est du point de vue perceptif aussi bien que sémantique, intensivement marqué. On ne retrouve le sème de la femme /glamour/ qu’en image cinq, après l’intervention du sème militaire (tonicité faible) et du sème indien qui est devenu au long de la collection sémantiquement fort (dans le contexte).
L’espace G est composée des trois indiennes (d’une tonicité sémantique et perceptive forte). La répulsion est grande, et on voit l’évolution d’un sème (accroissement de l’intensité) au fur et à mesure de la collection.
L’espace H est composée d’une série de quatre silhouettes, sémantiquement et perceptivement non marquées. La silhouette qui provoque un effet de protension est d’une tonicité faible tant au niveau perceptif que sémantique avec une grande force d’expansion de l’énergie.
La finale (espace I) est composée d’une série de sept images. Elle débute avec le sème de la /maternité/, hors contexte, qui est marqué d’une tonicité forte, mais qui dans le contexte de la collection-discours est d’une importance moins grande (effet de concentration d’énergie).
La rétention d’énergie est effectuée par une figure extravagante (figure variante de Marilyn, perceptivement et sémantiquement fort) (image deux). L’effet de rétention ne provoque pas de bouleversement dans l’ordre. La femme enceinte ne perd pas sa place et c’est ainsi que le sème /maternité/ (re)gagne en force à la finale.
La série de la femme indienne, de Kate Moss, de la femme étrange 435 ( ?) et de la silhouette militaire résument les moments les plus forts de la collection. La fin de la collection (sème d’une intensité très forte) se termine avec le sème militaire qui a inauguré l'ensemble.
Des effets de bouleversements démontrent bien l’esprit critique de la maison Dior. Les sèmes par exemple d’une intensité sémantique forte (/maternité/) et (/glamorous/), sont mis en arrière plan. Nous pouvons dire qu’il s’agit de sèmes d’un effet de concentration d’énergie.
Ceux qui sont mis en relief sont les formants, les « intrus », 436 et les indiens. La valorisation de l’/exotisme/ (la silhouette indienne a le plus grand nombre d’apparitions dans la collection) se dirige vers une femme primitive et archétypale. Un autre effet de surprise est déclenché par le /militaire/ sème inhérent à l’homme et qui gagne en tonicité dans le contexte de la collection par sa position au début et à la fin (positions marquées d’une tonicité grande).
Cela démontre ainsi la force et la combativité de la femme. L’esprit révolutionnaire de Dior porte sur le fait que son originalité dérive d’un respect grand et inattendu de la tradition. Le moderne n’est que l’évolution du vieux.
On a eu du mal à « identifier » cette femme.
Figures-formants qui n’appartiennent à aucune isotopie.