4.4.2. Effets rythmiques dans la collection-texte segmentée

  • A
  • B
  • C
  • D
  • E
  • F
  • G
  • H
  • I
  • J
  • K
  • L
  • M

Les espaces sont segmentés en fonction de la coupe, de la couleur et du tissu des vêtements. Plus précisément, dans l’Espace A, on retrouve les imprimés en motifs ethniques ; l’espace B est composé d’une série de rouges, l’espace C d’une série de tenues grises et l’espace D d’une série de noirs à col en V (ce qui rappelle le V de chez Valentino). L’espace E contient une série de lamés, l’espace F une série de vêtements de couleurs claire mélangées avec des coupes à venir et des coupes déjà passées. L’espace G inclut une série de noirs satinés et l’espace H, deux tenues claires. L’espace I est marqué par une série de tenues qui mettent en valeur les épaules dénudées. L’espace J est un « échantillon » avec des rappels des coupes diverses. Suit une série avec une variation des couleurs. L’espace L rappelle aussi le premier espace avec des motifs et jaunâtres et rougeâtres. Et à la fin, on a le rouge de Valentino.

La pluralité des espaces crée un tempo vif, qui attire l’attention du spectateur. Des modulations d’intensité provoquent des effets rythmiques différents. L’espace A est marqué par des motifs rougeâtres et jaunâtres. Son étendue à quatre images va se rétrécir à trois dans l’espace B. La baisse d’étendue est contrebalancée par une grande intensité chromatique (rouge). La tonalité perceptive est en baisse dans l’espace C suivant avec la série des gris. Le serpent augmente l’intensité pathémique. La série des noirs (espace D) neutralise l’effet d’intensité pathémique et gagne en étendue. L’espace E gagne en intensité lumineuse et perd en étendue. Donc une inversion entre le plus intense et le plus étendu.

Dans l’espace F, la même étendue est gardée et crée ainsi un effet de symétrie. La série des noirs (espace G) gagnent aussi bien en intensité (brillance) qu’en étendue. Une chute subite d’étendue est marquée (espace H) par une série courte (deux photogrammes) à une intensité faible. L’espace I est marqué par une intensité sémantique et perceptive (dénuement des épaules) et d’une grande étendue. La série des trois (espace J) noirs qui suivent est d’une intensité (rappel des vêtements déjà vus) et d’une étendue dans l’espace insignifiante.

L’espace K est composé d’une série de robes diverses qui signalent le soir, donc d’une intensité et étendue grande.

L’espace L avec la répétition des couleurs jaunâtres et les différents motifs garde la même intensité et étendue que l’espace suivant. On constate donc qu’à partir de la présence d’une symétrie rythmique (espace F), l’accroissement de l’intensité est d’une corrélation converse avec l’accroissement de l’étendue (expansion du nombre d’unités dans l’espace visuel).

Les trois robes rouges, la couleur phare de Valentino vont conclure la collection. La particularité du rouge, est qu’il s’agit, dans le contexte de la collection, d’une couleur concentrée (petite étendue), qui maintient sa force et ne se disperse pas.

Les jeux de modulations assez équilibrés, ainsi que l’accent sur les références à la maison de couture Valentino à la couture à lui (cf. la fin de la collection dans la couleur familière de Valentino), sont toujours présents, malgré les apparentes prises de risque avec des accroissements des jeux d’intensité (cf. serpent).

Pour avoir un exemple de la rigueur et de la systématicité de Valentino, regardons comment sont associées les différentes modulations de chaque espace.

I.

Espace A : 4 438 .

Espace B : 3

Espace C : 4

Espace D : 5

Espace E : 4

Espace F : 4

II.

Espace G : 6

Espace H : 2

Espace I : 7

Espace J : 3

Espace K : 6

Espace L : 6

Espace M : 3

Comme nous avons vu plus haut, l’intensité (sémantique, pathémique, plastique) est en corrélation inverse avec l’étendue (nombre d’unités occupés dans l’espace de la collection) de l’espace A jusqu’à l’espace F. De l’espace G à l’espace M, la corrélation est converse. Le nombre d’unités autour desquelles se centre l’étendue est de quatre. C’est d’ailleurs quand les quatre unités de l’espace E sont en symétrie avec les unités de l’espace F, que le nombre d’unités accroissent dans II. C’est comme si le poids de la collection se tenait et se contrôlait par les espaces évoqués ci-dessus. Nous remarquons que le même effet se produit au sein de II, mais avec l’unité en nombre de six, cette fois-ci. Lorsqu’ il se trouve en symétrie (espace K et L), un effet de rétention se crée, qui permet la présence des robes rouges. L’espace E et F ont provoqué également un effet de rétention, qui a arrêté la corrélation inverse pour une corrélation converse (II). Un autre effet de symétrie parfaite est marqué par la robe rouge de la finale (espace M) qui se retrouve en trois fois comme c’était le cas dans l’espace B (début de la collection).

Notes
438.

Les chiffres correspondent aux nombres d’unités.