2) Un métier précaire

L’instabilité n’est pas nécessairement synonyme de difficultés économiques. Les raisons qui peuvent pousser des commerçants – quelle que soit leur activité, d’ailleurs – à vendre leurs fonds de commerce sont multiples : retraite, changement d’activité, décès du conjoint, déménagement, etc. Mais quelle qu’en soit la raison, la faible durée d’activité des exploitants de salles de cinéma a pour corollaire une absence d’expérience solide pour la majorité d’entre eux. On ne choisit pas ses films de la même manière lorsque l’on est installé aux commande de son établissement depuis cinq ou dix ans ou quand on vient juste d’y parvenir. L’instabilité ne touche néanmoins pas toutes les salles, ni tous les quartiers. Les petits établissements de quartier sont, de loin, les plus exposés. Si chaque cession de commerce n’est pas nécessairement synonyme de précarité financière, les difficultés économiques reviennent suffisamment de fois dans les discours pour constituer une des causes majeures du fort turn-over des exploitants les plus modestes.