1) Aller au cinéma ou aller voir un film ?

Les années 1930 sont caractérisées par une double évolution du rapport qu’entretiennent les exploitants avec les œuvres cinématographiques. D’une part, les films sont de plus en plus souvent maintenus à l’affiche d’une même salle, deux semaines sinon plus. Le renouvellement hebdomadaire des films n’est plus, à Lyon, systématique. D’autre part, le double programme – deux grands films à chaque séance – se développe et contribue au contraire à une banalisation des oeuvres cinématographiques. Ces deux mutations, en apparence contradictoire, ne touchent en fait pas les mêmes établissements. Les salles du centre-ville, qui ont institué le double programme l’ont rapidement abandonné et sont principalement caractérisées, au milieu des années 1930, par le maintien des film à l’affiche. A contrario, les séances des petites salles de quartier et de la banlieue lyonnaise sont pour la plupart composées de deux longs-métrages. Entre ces deux positions, les salles de 2ème et 3ème visions renouvellent leur programme chaque semaine mais restent globalement hermétiques au double programme.