c. Uppsala, Universitätsbibliothek, C 276

Le manuscrit suédois est connu par une notice récente et très complète dans le catalogue des manuscrits de la bibliothèque d’Uppsala 104 . Nous suivrons les informations données par cette notice plutôt que celles de J.-B. Schneyer 105 , qui a étudié ce manuscrit et a notamment donné le détail de son contenu, uniquement composé de sermons, dans un article publié en 1971. L’auteur estime que le manuscrit provient du couvent dominicain d’Avignon, en raison de quelques annotations de lieu lisibles dans les marges, et qu’il remonterait à la première moitié du XIVè siècle. L’analyse proposée dans le catalogue des manuscrits de la bibliothèque d’Uppsala paraît plus plausible que les conclusions de J.-B. Schneyer, fondées avant tout sur l’étude des textes et peut-être plus éloignées de la réalité codicologique. En l’absence d’indices supplémentaires et n’ayant pas manipulé moi-même ce manuscrit, je privilégierai les indications de provenance données dans le catalogue des manuscrits de la bibliothèque d’Uppsala 106 , qui mentionne Vadstena comme origine géographique. Le manuscrit a été écrit, tout au moins en partie, par le moine Johannes Suenonis, mort en 1390. C’est dans la ville de Vadstena, située en Suède, que sainte Brigitte de Suède (1303-1373) a fondé l’abbaye mère de son ordre vers 1344. Le monastère devint un important centre de spiritualité. C’est le seul établissement religieux signalé à Vadstena 107 . Le manuscrit de la bibliothèque d’Uppsala est un mélange de textes très divers, comportant quatre sermons de Guillaume de Sauqueville, après vérification des cent trente incipits. Il s’agit, selon leur ordre d’apparition dans le recueil, des sermons suivants :

f. 13ra (sermon 50) : Hec dies boni nuntii est, 4 Reg. VII (9). Viator uolens inuenire hospitium preparatum premittere solet ante se nuntium…

f. 14rb (sermon 60) : Johannes est nomen eius, Luc. primo (63). Persona que habet nomen multum commune quod plures alii portant…

f. 130r (sermon 77) : Amice ascende superius (Luc. 14, 10). Dicunt logici quod locus ab inferiori ad superius tenet constructiue…

f. 131r (sermon 14) : Jhesu fili Dauid miserere mei, Luc. 19 (18, 38). Nullus sane mentis uidet sagittarium uerum et uiuum…

Le manuscrit ne porte aucune mention du nom de l’auteur des sermons ; la table des matières ne comporte pas non plus le nom de Guillaume. Les quatre sermons ne sont pas tout à fait copiés à la suite : un sermon s’intercale entre le sermon 50 et les autres. Le scribe a modifié le sermon 60 en omettant de copier le prothème, et il a ajouté une deuxième introduction dans le sermon 77, juste avant la division du verset, avant de reprendre le fil du texte là où il l’avait laissé. L’écriture du manuscrit est d’apparence assez tardive, c’est-à-dire fin XIVè siècle. Elle est de petite taille et très liée, les hastes montantes sont bouclées et on note une certaine irrégularité dans le tracé de certaines lettres, qui témoigne d’une cursivité accrue. Le d par exemple peut être bouclé, incliné à gauche ou à droite ; le a ne se trouve plus que sous une forme ronde. Le scribe utilise systématiquement les abréviations traditionnelles (n, m, us suscrits par exemple). Les variantes textuelles sont très nombreuses et d’un intérêt réduit (inversions, brèves suppressions de mots de liaison). Soit le copiste avait sous les yeux une version déjà altérée du texte tel qu’on peut le lire dans le manuscrit BnF lat. 16495, soit il s’est lui-même autorisé quelques modifications. Hormis la deuxième version d’introduction dans le sermon 77, il n’y a pas d’ajout d’importance par rapport au texte de base. Etant donné que les variantes du manuscrit d’Uppsala n’apportent rien à la compréhension du texte ni à son histoire, et qu’elles alourdissent nettement l’apparat critique, elles n’ont pas été maintenues dans l’édition latine.

Notes
104.

M. Andersson-Schmitt, M. Hedlund, Mittelalteriche Handschriften der Universitätsbibliothek Uppsala. Katalog über die C-Sammlung, Band 3, Handschriften C 201-300, Stockholm, 1990, p. 258-271.

105.

J.-B. Schneyer, « Eine Sermonessammlung der 1. Hälfte des 14. Jahrh. aus dem Dominikanerkonvent von Avignon », dans Scriptorium, 25, 1971, p. 52-62.

106.

M. Andersson-Schmitt, Mittelalteriche Handschriften der Universitätsbibliothek Uppsala. Katalog über die C-Sammlung. M. Handlund, Band 3, Handschriften C 201-300, Stockholm, 1990, p. 258-271.

107.

Ulysse Chevalier, Répertoire des sources historiques du Moyen Âge. Topo-bibliographie, Montbéliard, 1903, p. 3327.