e. Toulouse, Bibliothèque municipale, ms. 338

Nous ne savons presque rien du manuscrit toulousain, hormis son origine : il provient du couvent des Augustins de la ville. On sait que les Augustins ont toujours attaché un grand soin à leurs bibliothèques 124 . En tant qu’ordre Mendiant, ils avaient une vocation d’enseignement et de prédication, ce qui les a conduit à se constituer des bibliothèques adaptées à cet objectif 125 . Une de leurs exigences est notamment d’améliorer l’enseignement et l’instruction des frères 126 . L’organisation des bibliothèques des couvents est minutieusement prévue, un gardien de bibliothèque doit y être nommé et les tâches du bibliothécaire sont définies. Les Ermites de Saint Augustin sont arrivés à Toulouse entre 1263 et 1267 environ 127 . Plus tard, le couvent des Augustins de Toulouse a fourni à la bibliothèque de la ville environ 118 manuscrits (concernant la patristique, en particulier saint Augustin, la philosophie, la scolastique etc.), dont cent datant du XIIIè au XVè siècle. Cet ensemble de documents présente la particularité de compter de nombreux recueils, c’est-à-dire des regroupements d’ouvrages différents et de dates différentes 128 . Ainsi, le manuscrit 338 est un recueil composite formé de trois parties : la première partie (ff. 1-36v) contient les Prophéties d’Isaïe avec le prologue de saint Jérôme, elle est datée du XIIè siècle ; la troisième partie (ff. 145r-284), datée du XIVè siècle, est très mutilée, quelques feuillets ont disparu et son explicit est illisible. Elle contiendrait au moins un sermon de Conrad de Saxe 129 . La deuxième partie, datée elle aussi du XIVè siècle, rassemble 27 sermons, attribués par le scribe à Jacques de Lausanne ou à Guillaume de Sauqueville ; quelques uns n’ont pas d’attribution. Douze sermons sont attribués de manière explicite par le scribe à Guillaume de Sauqueville : 5 seulement sont déjà connus dans le manuscrit parisien et répertoriés par J.-B. Schneyer, il s’agit des sermons 10, 11, 14, 64 et 65.

Le scribe a apporté très peu de soin à la copie de ces pièces, comme à l’ensemble de cette deuxième partie. La réglure n’est pas respectée et l’horizontalité des lignes laisse parfois à désirer. Les corrections portées par le scribe sont globalement très nombreuses et mais aussi très irrégulières, comme si son attention avait nettement baissé à certains moments ; les ratures et exponctuations montrent des fautes grossières : allii pour alii par exemple. On sent le scribe peu à l’aise avec le texte qu’il a sous les yeux : la lecture des jambages lui pose problème, les sauts du même au même sont si nombreux qu’ils en deviennent presque prévisibles et ils sont laissés en l’état même si le texte en souffre. Bien que le signalement des citations bibliques soit scrupuleux, le copiste lit tout de même ad hoc pour Abacuc. Le système d’abréviations qu’il emploie manque beaucoup de fluidité, il est parfois peu compréhensible : il a consacré peu d’application à sa copie, l’écriture n’est ni nette ni régulière, et il avait probablement lui-même du mal à comprendre les abréviations lues. Ainsi, pour écrire deus, le copiste note deu puis ajoute le us suscrit. Au total, c’est un texte difficilement lisible et qui demande de laborieux efforts de transcription. Les variantes lexicales sont nombreuses, plus d’une dizaine par page, mais leur qualité et leur intérêt sont variables. Le scribe du manuscrit toulousain respecte globalement le texte qu’il recopie ; ainsi le prothème du sermon 10 est maintenu, alors qu’il a disparu du manuscrit de la Bibliothèque vaticane. Mais il n’hésite pas à modifier profondément le texte quand il en éprouve le besoin. On lit ainsi dans le sermon 11 un ajout important situé à la fin de la première partie ad mores du développement, et qui vise tout particulièrement ceux qui pratiquent le cumul des bénéfices ecclésiastiques. Voici le contenu de l’ajout du sermon 11 130  :

Videamus si sit bene iuxta formam calciamentum quando uni uiro litterato, prouecto, morigenato, uix confertur unum miserum beneficium in forma pauperum. Uni autem indigno in sciencia, uni puero, cum uix crederetur custodia centum pomorum, committitur unus archidiaconatus, unus decanatus, unus prebenda mille librarum, una cura mille animarum. Hoc non est facere iuxta formam calciamentum, ubi scolares, pueri et impuberes adolescentuli ob sanguinis carnalitatem promouentur ad ecclesiasticas dignitates, et de sub fercula transferunt[ur] ad principandum sacerdotibus lectores quod uirgas euaserint [magis] quam quod obtinuerint principatum. Illud fuit sub figura pulcra prohibitum, Deut. 21, ubi dicitur : non erit in domo modius maior et minor, modius equalis et purus erit tibi. Sic in domo calcificis sunt diuerse formule, una maior et alia minor, sic in domo tabernarii sunt diuerse mensure, ubi est modius, sextarius, quarta, pinta, chopina. Nec illud fuit prohibitum, immo est necessarium ut cum diuersis mensuris distribuam uinum personis diuersis. Set quod sit in eadem mensura duplicata, puta modius maior et minor, maior et minor quarta, hoc est illicitum, et illud fuit prohibitum. Sic spiritualiter in Ecclesia sancta que est taberna uel tabernaculum Dei, Ps. : sanctificauit tabernaculum scilicet Altissimus. Quod beneficia distribuantur cum diuersis mensuris inequalibus, hoc ualde iustum. Augustinus : « Non equaliter omnibus quia non equaliter ualetis omnes. » Dummodo mensurentur secundum ualorem et merita personarum, set quod mensurentur secundum quantitatem affectionis, tantum ut nepoti uel consanguineo indigno mensuretur cum modio maiori, id est detur sibi unum magnum beneficium, extraneo autem digniori mensuretur cum modio minori, detur sibi unum beneficium miserum, hoc est ualde iniustum. Non est facere iuxta talem formam talem calciamentum.

Le sermon 11 est présent uniquement dans les manuscrits de Paris et Toulouse. Cet ajout est-il le fait du scribe toulousain ou le fait d’une censure du scribe parisien ? Sept autres sermons sont explicitement attribués par le scribe à Guillaume de Sauqueville et sont complètement nouveaux :

f. 37ra-41vb : De beata Magdalena. Remittunt tibi peccata, Luce uno (5, 20). Cassiodorus dicit sic in quadam epistula : benigni principis…

f. 41vb- 46vb: Nativitate Christi. Vox exultationis et salutis in Psalmo (117, 15). Sonet vox mea tua in auribus meis in Canticis (2, 14). Discipulus volens proficere in sciendo…

f. 47ra-51rb : De omnibus sanctis. Ipsorum est regnum celorum, Mt. 9 (5, 3). Salvator noster dicit in Mt. quod regnum celorum vi pacis et violenti rapiunt…

f. 51rb-54rb : De sancto Dyonisio vel de pluribus martiribus. Fortes facti sunt in bello (Hebr. 11, 34). Fortior bestia que sit in bellis est elephas quia equus fortis non facit unum sessorem.

f. 62vb-69rb : Dominica prima post Trinitatem. Diligamus Deum in Joh. XI (5, 2). Jeronimus in quarta epistula dicit : hec est in hominibus sola perfectio…

f. 113rb-115vb : De corona. Exiit Jhesus portans spineam coronam (Joh. 19, 5). Bona est spina que vineam salvat. Homo habet vineam paratam et dispositam…

f. 140vb-142va : Dominica prima in Quadragesima. In omnibus exhibemus nosmet sicut Dei ministros in multa patientia, 2 Cor. 6 (4). Gallus super ecclesiam collocatus tunc alius potest dirigere et bene stat…

Ces sermons sont inconnus du répertoire de J.-B. Schneyer. Ils sont signalés uniquement dans ce manuscrit, dont on ne connaît pas avec précision la date de composition. Ils correspondent à des fêtes pour lesquelles la collection parisienne offre déjà un ou plusieurs sermons, sauf dans deux cas : la Nativité du Christ et le premier dimanche après la Trinité. Ces sermons ne seront pas intégrés dans l’édition finale pour plusieurs raisons. Tout d’abord la qualité du latin du copiste impose beaucoup de corrections et donc une intervention constante de l’éditeur sur le texte. En outre, l’authenticité des sermons peut être mise en doute. Ainsi le premier sermon (f. 37ra-41vb), bien qu’il présente les mêmes caractéristiques que les autres textes de Guillaume de Sauqueville, montre des particularités dans les auctoritates choisies : on trouve dès le début du sermon une référence directe à Aristote (f. 37ra : Aristoteles scribens Alexandro in de secretis secretorum (sic)… qui annonce une longue citation) et une autre à un mystérieux Hermogenes (f. 37ra : doctor egregius Hermogenes scribsit). Ce type de référence est tout à fait inhabituel dans les sermons de Guillaume de Sauqueville, on n’en trouve pas de semblable dans les 106 sermons de la collection parisienne. Enfin la présence de sermons de Jacques de Lausanne dans le manuscrit incite à la plus grande prudence.

Les manuscrits de Toulouse et du Vatican offrent l’un et l’autre une copie des sermons 64 et 65 131 . Il s’agit d’un singulier point commun : ces deux textes sont nettement modifiés, les variantes sont très nombreuses et affectent lourdement la version de base du manuscrit BnF lat. 16495, mais, surtout, les deux scribes ont copié la partie de secundo du sermon, qui n’est pas donnée dans le manuscrit parisien. Il s’agit donc d’un ajout commun à deux manuscrits. Le sermon 65, qui est la collation correspondant au sermon 64, est donné directement à la suite du sermon précédent, ne faisant qu’un avec lui. La fin du texte, après la citation II Cor. 4, 17, a été nettement allongée sur le thème des pierres. La deuxième partie de la collation est en effet construite sur la citation de Job 5, 23-24, divisée en trois parties. La première est brièvement traitée, la deuxième se résume à trois lignes et il n’y a pas de troisième partie. L’ajout présent dans le manuscrit toulousain vient compléter cette lacune. Les scribes de ces deux témoins ont une tendance nette à intervenir sur le texte 132 , beaucoup plus par exemple que le scribe du manuscrit belge. Cette tendance est exacerbée dans les sermons 64 et 65, si bien que l’on ne peut plus parler de variantes mais bien d’un texte parallèle. Ce phénomène s’accentue dans l’ajout commun : si l’on reconnaît bien la structure du texte, portée notamment par les citations bibliques et signalée par la progression du plan, les deux contenus sont en revanche différents, essentiellement dans leur formulation. L’ajout se termine brutalement dans le manuscrit Toulouse 338 : le scribe s’interrompt au milieu d’un mot, en bas du folio 122rb, et commence un nouveau sermon au f. 122va. Voici le contenu de cet ajout, tel qu’on le trouve dans les deux manuscrits :

Manuscrit Bibliothèque vaticane :

f. 185v : Secundo in regione demonium que est regio umbre mortis de qua dicitur in Ys. (Job 28, 13) : in regione autem angelorum non inuenitur in terra suauiter uiuentium. Modo lapides regionis hominum differunt multum a lapidibus regionis demonium. Ibi enim sunt lapides pretiosi quasi medicinales pene sunt medicine contra peccatum. Zac. (5, 4) : lapides. Item lapides isti lesiores penales vite presentis sunt faciles ad portandum respectu lapidum regionis demonum et 2 Cor. 4 (17), id quod in presenti est momentaneum et leve tribulationis nostre. Lapides regionis demonum non sunt pretiosi ad medicinandum set ponderosi ad exterminandum. Mt. 21 (44) : qui ceciderit super lapidem istum confringetur etc. Isa. (62, 10) dicit : eligite lapides, quasi dicat : electio datur vobis ut portetis lapides regionis hominum, id est ut sustineatis mala pene presentis vite vel portabitis lapides regionis demonum penalitates inferni de quibus Ecc. (10, 9) : qui transfert lapides affligetur cum eis. Ille transfert lapides qui commutat penas temporales in eternas. Nota de clericis |186r| qui fugiunt lapides regionis hominum Ps. in labore hominum non sunt etc. et nota quod dicit Bernardus de ipsis sicut supra. Cum cunctis status hominum aliquid laboris habeant et aliquid voluptatis clerici inter hic novo quodam artificio distinctes totum quod dilectat in quolibet elegerunt et totum quod molestat in quolibet repromerunt a militibus acciperunt etc. Habemus ergo lapides regis hominum et demonum et vere cum utriusque videtur Maria fecisse pactum quia lapides penales inferni vel purgatorii numquam sensit nec sentiet in eternum ut possit dicere illud Ysa. (28, 15) : percussimus fedus cum morte et cum inferno fecimus pactum. Item cum lapidibus hominum, licet non totalem quia multa penalia hic sufficiunt, tamen pactum aliquale fecit inter omnes lapides regionis hominum, due fecit graviores et magis ponderosi quia dolor lesionis annexus parvi et dolor mortis cum primo lapide non est dubium quia sine dolore peperit. Item cum secundo quia invenio scripturam, licet non sit actenticum, ideo non asserendum quod ipsa a dolore mortis extranea sicut fuerat a corruptione carnis aliena. Ideo bene sibi contrarium illud Ps. (90, 11-12) : angelis suis mandavit de te. Sequitur : ne forte offendas ad lapidem pedem tuum.

De secundo nota bestie terre sunt motus bestiales qui insurgunt ex sensualitate, repugnant contra rationem que mittitur eos reprimere et vincere : secundum hominem ad bestias pugnaui, I Cor. XV (32). Hec autem pugna motuum bestialium insurgentium contra naturam pulcre describitur in quodam visione, Dan. VII (2-8), ubi dicitur : videbam et ecce quatuor venti pugnabant in mari magno, et quatuor bestie grandes ascendebant de mari inter se diverse, prima quasi leena, alia similis urso in parte stetit et tres ordines dentium in ore ejus, alia quasi pardus et quatuor capita erant in bestia, quarta terribilis atque mirabilis et habebat cornua decem, consideravi cornua et ecce cornualium parvulum ortum est de medio eorum et tria de cornibus primis evulsa sunt a facie ejus. Per bestias ut dixi intelliguntur motus bestiales, set per ventos quatuor pugnantes quatuor virtutes eos reprimentes. Ratio est de quo servit ventus vani de hoc virtus homini ventus enim non est vani necessarius quoniam sine eo naute cum remis navel possent ducere set ventus de hoc desinit quod cum ipso vadunt citius et delectabilius, ita virtus non est necessaria homini ad operandum sed ad prouide et delectabiliter operandum, hos ventos habuit Maria. Jam bestie pacifice fuerunt si nullum enim brutalium motium habent juxta illud Paralip. XIIII (6) : nulla temporibus ejus bella surrexerunt pacem Domino largiente. Unde dicere potuit illud Eze. 35 : faciam cum eis pactum pacis et cessare faciam bestias pessimas de terra. Quod nobis concedat.

Version manuscrit Toulouse 338 :

f. 121rb : Secundo inuenitur in regione demonium que est regio umbre mortis de qua dicitur in Ys., in regione uero angelorum non inuenitur. Iob (28, 13) : non inuenitur in terra suauiter uiuentium. Modo lapides regionis hominum multum differunt a lapidibus regionis demonium. Ibi enim sunt lapides pretiosi quasi medicinales |121va| pene sunt medicine contra peccatum. Zac. (5, 4 ou 9, 16) : lapides. Item lapides hii lesiores penales vite presentis sunt faciles ad peccandum respectu lesionis et lapidum regionis demonum 2 Cor. 4 (17), id quod in presenti est momentaneum et leve tribulationis nostre. Lapides regionis demonum non sunt pretiosi ad medicinandum set ponderosi ad exterminandum. Mt. 21 (44) : qui ceciderit super lapidem istum confringetur etc. Isa. (62, 10) dicit : eligite lapides, quasi dicat : electio datur vobis ut portetis lapides alterius istarum regionum, ut substineatur mala penalia vite presentis vel substineatur mala penalitatum inferni. Sunt bene miseri qui renuunt lapides pretiosos, lesiones penales uite presentis medicinas et ad portandum |121vb| faciles quia portabunt lapides pretiosos inferni. Ecces. (10, 9) : qui transfert lapides affligetur in eis. Ille transfert lapides qui commutat penas temporales in eternas, penas uite presentis in penas futuri seculi siue inferni siue purgatorii. Si autem aliqui sunt in mundo qui renuant portare lapides, qui refugiant presentis uite labores, illi sunt mundani Deo propinquiores officio, statu, sciencia, materia uiuendi et speciali notitia diuinorum. De talibus in Ps. (72, 5) : in labore hominum non sunt, quia penas, labores, penitentias ad quas homo nascitur ferre noluit ut ceteri simplicet et [i]diote et ideo cum hominibus non flagellabuntur (Ps. 72, 5) etiam in purgatorio nisi misericordia Dei eos preueniat, set cum demonibus earum lapides inferno. Figura Josue ubi dicitur quod cum amor rei uenisset ad descensum betharum, |122ra| misit Deus lapides magnos super eos, illa ut plures incurrerentur lapidibus grandinum, amor rei populi illuminati, uiri luctanti, omnes ex statu uel modo uiuendi intendi diuinis. Betarum domus ire infernus ergo cum amorrei ueniunt ad descensum Betherem, cum omnes supradicti descendunt de uita presenti ad locum inferni, Deus mittit lapides magnos super eos maiores quam super laicos supradictos quia gracinis punit eos et ceteris paribus plures moritur lapidibus grandinum, Ps. (148, 8) : ignis grando uix glacies etc. Sic habemus lapides, penas et tribulationes duarum regionum, hominum et demonium, cum utriusque autem mater Maria fecisset pactum, cum lapidibus regionis demonum habuit et habet pactum sempiternum quia lesiones penales inferni et purgato|122rb|rii non sensit. Ysa. (28, 15) : percussimus fedus cum morte et cum inferno fecimus pactum etc. Cum lapidibus regionis hominum, licet totale pactum non fecerit, fecit tamen aliquale. Non fecit tamen totale pactum quia mala substinuit, fecit tamen aliquale quod asseret quia sunt lapides regionis hominum, sunt enim grauiores et magis ponderosi dolor lesionis annexus parcui et menti cum quibus fecit pactum quia sine dolore peperit et legitur licet non sit omnino asserendum quia in malum attensius quod fuit a dolore mortis extranea, sicut furat a corruptione carnis aliena, unde ergo dicitur : cum lapidibus etc.

Circa secundum non inficitur contagione carnali uel brutali : bestie terre pacifice erunt tibi (Iob 5, 23). Bestie terre sunt maius bestiales in |122va|

Les deux versions sont proches, mais il ne s’agit pas de deux copies : on a le sentiment que les deux scribes ont travaillé à partir d’une trame commune. On pourrait même supposer qu’il s’agit d’une prise de notes, si les fautes de compréhension assez grossières du scribe toulousain ne montraient un travail de copie (maius pour motus à la fin du f. 122rb). L’interruption brutale du texte dans le manuscrit toulousain est difficilement explicable et nous prive d’une comparaison complète des deux versions.

Notes
124.

Cf. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements, Paris : Impr. nationale, 1884, t. 7, p. IV-VI de l’introduction.

125.

L’exemple de la bibliothèque des Ermites de Saint Augustin de Bordeaux permet de comprendre la diversité des besoins et des achats des frères. Voir Marie-Josèphe Sudré-Gricourt, « La bibliothèque du couvent des Augustins de Bordeaux au Moyen Âge », dans Revue française d’histoire du livre, 30, jan.-mars 1981, p. 5-20.

126.

Eelcko Ypma, « Les études des Augustins et leur installation dans le Midi », dans Les Mendiants en Pays d’Oc au XIIIè siècle, Toulouse : Privat, 1973, p. 111-131 (Cahiers de Fanjeaux, 8).

127.

R. W. Emery, « Notes on the early history of the Augustinian order in Southern France », dans Augustiniana, 6, 1956, p. 336-345.

128.

Il existe un catalogue des manuscrits des Augustins datant de 1764 et où figurent 126 documents. Il est déposé aux Archives départementales de Haute-Garonne et est édité dans le Catalogue général des bibliothèques publiques des départements, t. 7, 1885, p. XLI-XLIV. On voit que la plupart des manuscrits sont arrivés à la bibliothèque municipale de Toulouse. Voir aussi : Pascale Cazales de Lajartre, La bibliothèque des frères Prêcheurs de Toulouse au Moyen Âge. Etude des manuscrits enluminés (XIIIè-XIVè siècles), thèse de doctorat, dir. X. Barral i Altet, Université Rennes 2, 1998. L’auteur consacre une partie de sa recherche à la bibliothèque des Augustins de Toulouse.

129.

G. E. Mohan, « Initia operum franciscalium (XIIIè-XVè). D-H », dans Franciscan studies, 36, 1976, p. 93*-177*. L’auteur s’appuie sur une comparaison avec un manuscrit de la bibliothèque de Klosterneuberg.

130.

Vincent Serverat a signalé et donné le contenu de cet ajout dans : « "Trouver chaussure à son pied". Un passage anti-lullien dans un sermon de Guillaume de Sequavilla », dans Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 62, 1995, p. 443-469.

131.

Sermon 64, f. 146ra-150va (donné pour l’Assomption) : expandi manus meas ad te anima mea sicut terra sine aqua tibi (Ps. 142, 6). Volenti habere quasi aquam de profundo puteo… Sermon 65, f. 150va-151rb (donné pour l’Assomption, collation) : de secundo principali in collatione dicebatur quod sibi morienti quicquid est nociuum desiit obesse que ad pacem (Luc. 19, 42). Si esset castrum unum taliter munitum…

132.

Voir en annexe 3 l’édition du sermon 10 à partir de ces trois témoins.