I - A l’Université de Paris : la philosophie

« Période d’une extraordinaire fécondité intellectuelle, le XIVè siècle n’est aucunement le « siècle de décadence » décrit par les historiens qui voient dans le XIIIè siècle, âge de la « synthèse scolastique », l’unique sommet du massif médiéval. C’est une période d’invention conceptuelle, de critique de l’aristotélisme gréco-arabe, d’innovation continue. […] Malgré l’envolée de l’averroïsme, qui pérennise l’influence arabe, la tendance générale du siècle est à l’émancipation par rapport aux modèles du passé. » Dans cette période si riche, ainsi décrite par Alain de Libera 283 , Guillaume de Sauqueville prend sa place, non pas en tant que philosophe, mais en prédicateur formé à l’université et ayant ses propres opinions sur les débats philosophiques contemporains. Ses sermons montrent sa connaissance de la philosophie : citations, allusions aux philosophes, ne sont pas rares sous sa plume. Deux questions se posent alors, pour autant qu’une collection de sermons permette d’y répondre : quelle est la culture philosophique d’un prédicateur ? Quelles sont ses opinions par rapport aux débats philosophiques contemporains ?

Notes
283.

Alain de Libera, La philosophie médiévale, Paris : PUF, 2004 (Quadrige), p. 420.