a) Le principe de l’actualisation

Il faut cependant éviter ici deux interprétations erronées du taux d’actualisation (Gamot, 1990) :

  • ce taux n’a rien à voir avec l’inflation, processus d’augmentation des prix : le raisonnement économique se fait en général en euros constants.
  • ce taux n’est pas assimilable, dans ses fondements, avec le taux d’intérêt bancaire, qui exprime le coût de l’argent.

Le taux d’actualisation est l’expression d’une préférence pour le présent. Il est exprimé en pourcentage : plus a est grand, plus le fait d’attendre vient pénaliser la valeur actuelle de la somme d’argent. Ceci induit de fait une préférence pour le court terme. Dans le cas des investissements publics en France, le taux d’actualisation qui était de 8 % vient de passer à 4 % (CGP, 2005). Le graphique suivant nous montre l’influence de ce taux d’actualisation sur les sommes perçues dans le futur.

Figure 2. Effet du taux d’actualisation sur une somme de 100 euros
Figure 2. Effet du taux d’actualisation sur une somme de 100 euros

La courbe supérieure correspond au taux d’actualisation de 4 % et montre comment la disponibilité d’une somme de 100 € ne vaut plus que 67,6 € dans 10 ans et 30,8 € au bout de 30 ans. Plus le taux d’actualisation est fort, plus l’effet du temps vient réduire la valeur d’une somme d’argent. Ainsi la courbe inférieure correspond à un taux d’actualisation de 12 %, elle montre que 100 € disponibles dans 10 ans ne valent aujourd’hui que 32,2 € et cette même somme disponible dans 30 ans vaut seulement 3,3 €.

Nous voyons ainsi clairement que plus le taux d’actualisation est élevé, plus est forte la préférence pour le court terme, puisque les sommes disponibles dans de nombreuses années ont quasiment perdu toute leur valeur.