2.1. Les conséquences du réchauffement climatique

Une première contrainte à laquelle doit faire face le calcul économique concerne les conséquences socio-économiques et environnementales entraînées par le changement climatique du au réchauffement de la planète. Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat 14 est tombé d’accord sur plusieurs conclusions à propos du réchauffement climatique. La première conclusion est que le problème des gaz à effet de serre (GES) n’est plus à remettre en cause. L’ensemble de la communauté scientifique partage désormais ce point de vue. La deuxième conclusion est que le réchauffement peut avoir des conséquences socio-économiques importantes 15 , sans parler de celles pour la faune et la flore. Au stade des connaissances scientifiques actuelles, le GIEC s’accorde donc sur les points suivants (GIEC, 2001).

  • Il est certain que les concentrations de gaz carbonique dans l’atmosphère ont atteint des niveaux jamais vus depuis 420 000 ans et évoluent depuis deux siècles à une vitesse jamais enregistrée depuis 20 000 ans.
  • L'évolution des températures enregistrées sur ces périodes est corrélée à celle des concentrations de CO2. Pour les 50 dernières années, il est probable (c'est-à-dire d'une probabilité allant de 66 % à 90 % dans le langage du GIEC) que l'essentiel du réchauffement moyen planétaire effectivement enregistré vienne de l’augmentation des gaz à effet de serre. La vitesse du phénomène observé (plus d'un demi-degré en un siècle, 0,9 sur la France) et attendu (de 1,4°C à 5,8°C de plus en moyenne en 2100) est cent fois plus rapide que les variations naturellement imprimées au climat de la terre par ses paramètres astronomiques et traduites dans les alternances entre ères glaciaires et interglaciaires (quelques degrés en 10 000 ans chaque fois).
  • Il est certain qu'une fois les concentrations des gaz à effet de serre stabilisées dans l'atmosphère, l’arrêt de l’augmentation des températures prendra plusieurs siècles et celle du niveau des océans quelques millénaires.
  • Il est pratiquement certain (plus de 99 % de probabilité) que le CO2 fossile émis influencera de façon déterminante les concentrations en CO2 de l'atmosphère, devant toute autre source, durant tout le XXI siècle.
  • Il est très probable (de 90 à 99 % de probabilité) que des précipitations de plus en plus intenses et surtout de plus en plus variables d'une année sur l'autre s'en suivront, notamment dans les latitudes moyennes.
  • Il est très probable (de 90 à 99 % de probabilité) que le dérèglement climatique provoquera des vagues de chaleur plus longues et plus intenses, avec une élévation particulière des températures nocturnes.

L’effet de serre représente un défi majeur auquel la France et le monde doivent faire face. Les conséquences de l’activité humaine sur les modifications du climat ne sont plus à remettre en cause aujourd’hui. C’est ce qu’a de nouveau confirmer le quatrième rapport du GIEC (février 2007) qui fait état des dernières connaissances en la matière. Parmi ces activités figurent notamment les transports routiers qui sont particulièrement émetteurs de CO2.

Notes
14.

Le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat) est une organisation qui a été mise en place en 1988, à la demande du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie), par l'Organisation Météorologique Mondiale et par le Programme pour l'Environnement des Nations Unies. Le rôle du GIEC est "d'expertiser l'information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l'homme". http://www.ipcc.ch

15.

Voir sur ce sujet le rapport sur l’Économie des changements climatiques (dit rapport Stern) : http://www.hm-treasury.gov.uk/independent_reviews/stern_review_economics_climate_change/sternreview_index.cfm (consulté le 23 novembre 2006).