b) Le facteur 4 à l’horizon 2050

Parallèlement aux engagements internationaux, la France s’est donnée plusieurs objectifs dont celui de diviser par quatre ses émissions de GES d’ici 2050. Cet objectif a été inscrit dans la loi de programme du 13 juillet 2005 21 , fixant les orientations de la politique énergétique. L'article 2 de cette loi dispose que « la lutte contre le changement climatique est une priorité de la politique énergétique ».

Ce facteur 4 correspond à l’objectif de contenir le réchauffement climatique à un niveau d’élévation de 2°C, ce qui correspondrait au niveau mondial à un quota par personne de l’ordre de 0,5 tonne par an. Puisque le niveau français d’émissions de dioxyde de carbone lié aux consommations énergétiques était de 1,8 tC/hab en 2000, atteindre ce niveau de 0,5 tC/hab constituerait précisément une division par 3,6. Transposé en 2050 à une population française de 64 millions d’habitants, un niveau d’émission de 0,5 tC/hab donne 32 MtC. Or, bien évidemment, d’ici 2050, la croissance économique devrait générer des émissions supplémentaires. Une projection tendancielle des émissions de dioxyde de carbone à partir d’une croissance économique moyenne de 1,7 %/an conduirait à une émission de CO2 de 146 MtC en 2050 avant tout nouvel effort de maîtrise ou de substitution d’énergie. C’est donc une division par 4,6 qu’il faudra alors finalement réussir.

Concernant le secteur des transports (MIES, 2004), celui-ci émet déjà aujourd’hui 1,3 fois plus que ce qui sera possible pour le pays en 2050 ; or leurs émissions continuent actuellement de croître de près de 2 % par an en absorbant les progrès réalisés dans les autres secteurs. C’est pour cela que différentes politiques sont mises en avant pour arriver à l’objectif visé : réduction des consommations unitaires des véhicules ; contribution croissante des biocarburants ; développement de motorisations sans émissions de CO2 par le véhicule ; transferts modaux notamment vers le rail ; maîtrise de la mobilité par des politiques d’aménagement du territoire et d’urbanisme.

Même si des engagements ont été pris afin de réduire les émissions, il faudra beaucoup de temps avant de trouver et maintenir un équilibre entre activités économiques et capacité de la planète à absorber les émissions. Le réchauffement climatique doit impérativement être pris en considération, notamment dans le secteur des transports routiers.

Notes
21.

Loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique, Publication au JORF du 14 juillet 2005.