1.1.2. Les méthodes du coût d'indemnisation

Cette méthode se fonde sur les ressources engagées pour corriger les effets de l'accident. Elle mesure le coût pour la collectivité de l'indemnisation de la victime ou de ses proches en vue de rétablir la situation antérieure à l'accident. Elle repose souvent sur la valeur effective des facteurs de production qui concourent à atteindre cet objectif (travail et/ou capital). Ces chiffres réels sont parfois remplacés par des valeurs dérivées d'avis d'expert ou de décisions de justice. Ces valeurs servent en particulier de base au calcul des indemnités payées par les compagnies d'assurances. En théorie, cette méthode permet de mesurer un vaste éventail de coûts à l'exception de la perte de capacité de production. Son efficacité dépend de la disponibilité et de la qualité des sources statistiques.

Cette méthode permet, entre autres, de mesurer les coûts médicaux et sociaux, les dommages matériels, les frais généraux et également le préjudice moral des victimes et proches. Mais elle a pour principale limite le fait que les indemnisations versées aux victimes ou proches de la victime dépendent en grande partie du contexte dans lequel l'accident s'est produit et du statut de l'individu dans la société. Avec cette méthode, la valeur de la vie humaine n'est jamais la même et pose donc un problème éthique : la vie d'un cadre vaudrait plus que celle d'un chômeur ? Selon les cas, les valeurs seront alors extrêmement différentes (Bourrié-quenillet, 1994). Néanmoins elle reste une méthode qui permet d'estimer d'une façon économiquement précise certains des coûts entraînés par un accident (dégâts matériels, dégâts à la propriété, dégâts causés aux personnes, etc.)