2.1. Le programme ARCOS

Le projet ARCOS 31 , Action de Recherche pour une Conduite Sécurisée, est un programme de recherche qui concerne l'amélioration de la sécurité routière. Ce projet a été défini en 1999 par un groupe d’experts, à travers une réflexion sur les besoins en termes de dispositifs de sécurité actifs sur les véhicules routiers. Le projet de recherche ARCOS, selon une approche globale du système véhicule-infrastructure-conducteur, consiste à sécuriser la conduite automobile. Une soixantaine de partenaires français de structures différentes (PME, industriels, laboratoires académiques), acteurs à différents niveaux du système véhicule-infrastructure-route, se sont organisés pour atteindre un objectif : réduire de 30 % le nombre de tués par accident de la route.

Le projet a tenté de couvrir l’ensemble des problématiques liées aux nouveaux dispositifs, non seulement d’un point de vue technologique, mais également du point de vue des interactions avec le conducteur et de l’acceptabilité, qu’elle soit individuelle ou collective, sur les plans sociétal, juridique et économique.

Le programme de recherche est fondé sur le développement de quatre fonctions de prévention des accidents. Ces fonctions, au cœur des interactions véhicule-infrastructure et véhicule-véhicule, sont : gérer les distances entre véhicules, prévenir les collisions ou en atténuer les conséquences, prévenir les sorties de voie et alerter les véhicules en amont d’incidents ou accidents. Chaque fonction devrait au final déboucher sur la mise en place de systèmes de sécurité embarqués à bord des véhicules. Ces systèmes devraient à terme interagir avec l’infrastructure et les autres véhicules.

Notre contribution au projet concerne la partie de l’évaluation socio-économique des systèmes envisagés par les différentes fonctions d’ARCOS. Cette partie est essentielle au projet, puisqu’elle permet de savoir dans quelle mesure il est utile pour la collectivité d’investir dans tel ou tel type de dépense en fonction des retombées prévisibles en matière de sécurité routière.

La méthode que nous avons proposée relève, d’un point de vue théorique, de la même démarche qu’un bilan socio-économique effectué par exemple lors du calcul de la rentabilité collective des projets routiers et autoroutiers.

Le coût des accidents constitue un des éléments importants des coûts socio-économiques des transports. Ces dommages doivent êtres cernés avec précision pour justifier l’adoption de mesures destinées à diminuer le nombre d’accidents de la route. L’évaluation socio-économique des mesures de sécurité routière vise à leur conférer toute l’efficience économique possible, ce qui implique le choix de mesures prometteuses, la quantification de leurs effets, et enfin leur évaluation ; l’objectif étant d’utiliser les ressources publiques disponibles de façon à maximiser les bienfaits que peut en tirer la collectivité.

L’objectif du calcul économique est de comparer les coûts et les avantages d’un projet mis en œuvre. Si les avantages sont supérieurs aux coûts, alors le projet peut être réalisé. Par contre dans le cas contraire, le projet sera abandonné. ARCOS et ses applications représentent un grand investissement de la part de l’État, des constructeurs et des automobilistes. Et comme tout investissement, cela demande d’entreprendre une comparaison entre les coûts (investissement) et les avantages (gain de vies humaines) que l’investissement amènera, ne serait-ce que pour savoir si l’argent dépensé ici ne serait pas mieux dépensé ailleurs.

Les avantages du projet ARCOS dépendent de la capacité des systèmes de sécurité à faire baisser le nombre d’accidents corporels sur les routes (et par là même le nombre de blessés et de tués). Les avantages se comptent en terme de vies épargnées.

Notes
31.

Informations disponibles sur : http://www.arcos2004.com/