2.2.1. L’architecture de l’outil SIMSEC

L’architecture de l’outil est assez simple. Il est construit autour de quatre modules. Chacun des modules est constitué d’hypothèses sur les évolutions possibles des différentes variables étudiées et de leurs valeurs (insécurité routière, valeurs de la vie humaine, taux d’actualisation et gains potentiels des fonctions ARCOS). Le croisement des valeurs et des résultats de tous les modules permet d’arriver à calculer et à borner le coût économique de l’insécurité routière à un horizon temporel choisi.

Figure 14. Architecture et modules de SIMSEC
Figure 14. Architecture et modules de SIMSEC

En bornant les futurs coûts économiques évités possibles, l’outil permet d’avoir accès à un éventail sur les coûts économiques engendrés par les accidents de la route, éventail qui dépend des hypothèses hautes et basses qui sont faites, notamment sur l’évolution de l’insécurité routière. Cet éventail, que nous appelons marge financière, permettra d’indiquer le montant que la collectivité serait prête à investir dans des mesures de sécurité routière, le montant investi dépendant des potentiels de réduction de l’insécurité routière de chacune des fonctions.

Par exemple, si à l’horizon 2015, le coût économique actualisé de l’insécurité routière s’élève à 6 milliards d’euros, la collectivité ne sera pas prête à investir plus de 6 milliards d’euros dans des mesures de sécurité routière. Ce montant est le plafond d’investissement maximal que la collectivité est prête à consentir. Par ailleurs si le programme ARCOS permet de faire baisser de 30 % l’insécurité routière à cet horizon, la collectivité sera prête à investir 30 % des 6 milliards d’euros dans ces mesures.

L’outil SIMSEC est constitué de 4 modules interdépendants.

  • Module 1 : Évolution de l’insécurité routière

Dans ce module, il s’agit de simuler et de projeter à un horizon donné l’évolution de l’insécurité routière. Pour ce faire le module prend en compte notamment les évolutions passées et les effets d’apprentissage qui font que l’insécurité routière tend à baisser. Il doit également prendre en compte les effets médiatiques ou autres événements de ce genre auxquels nous avons assistés en 2002-2004 32 et qui accélèrent la baisse de l’insécurité routière (par rapport à la tendance). À partir d’une série d’hypothèses, le module permet de produire le niveau et les chiffres de l’insécurité routière pour l’horizon choisi. Ces résultats étant, bien entendu, à prendre avec la prudence propre à toute simulation.

  • Module 2 : Évolution des valeurs de la vie humaine

Dans ce module, il s’agit de faire évoluer les valeurs de la vie humaine. Comme pour le module 1, l’outil se dote d’une série d’hypothèses sur les évolutions possibles des ces valeurs. L’évolution la plus probable étant celle retenue par le Commissariat Général du Plan, les valeurs évoluent alors comme la Consommation Finale des Ménages par tête.

  • Module 3 : Fonctions ARCOS et baisse de l’insécurité routière

Dans ce module, il s’agit de se doter d’une série d’hypothèses sur les gains potentiels attendus par chacune des fonctions ARCOS. Chaque fonction a un potentiel de réduction de l’insécurité différent qui dépend du degré d’efficacité de la fonction et de son taux d’équipement sur les véhicules. L’outil permet à un horizon donné de pouvoir mesurer les gains de chaque fonction en terme de vies épargnées et donc le coût économique évité selon ces facteurs.

  • Module 4 : L’actualisation

Dans ce module, il s’agit d’actualiser toutes les valeurs monétaires prises en compte par l’outil. Le taux d’actualisation retenu sera celui utilisé par la puissance publique pour l’évaluation de projets. Toutefois, nous pouvons faire varier ce taux.

Notes
32.

Cf. Chapitre 1.