3.1. La classification des situations accidentelles

La classification des situations accidentelles qui a servi à répartir les accidents mortels selon les fonctions est issue des travaux du Laboratoire d’Accidentologie de Biomécanique et d’étude du comportement humain 36 . Cette classification est beaucoup plus précise que celle que nous avons présentée auparavant. Au final, les chercheurs ont distingué, à partir des BAAC (Bordereaux d’Analyse des Accidents Corporels de la Circulation), 19 classes génériques d’accidents et 165 sous-classes. Cette hiérarchie très fouillée fournit à la fois une approche synthétique des situations accidentelles et une approche plus analytique. Une fois la classification établie, l’équipe de recherche a affecté les fonctions ARCOS aux différentes situations accidentelles. Rappelons que les résultats ci-dessous concernent exclusivement les situations d’accidents mortels impliquant des voitures ou des utilitaires légers puisque les fonctions ARCOS leur sont destinées en priorité.

Tableau 22. Classification des accidents mortels par fonction ARCOS
Gravité Sorties de route Prévenir les collisions Alerter en amont Gérer les interdistances
Accidents mortels 61,0 % 40,0 % 9,0 % 1,0 %

Source : LAB – Thème 5 (ARCOS)

Le total dépasse les 100 % puisque certaines fonctions peuvent être pertinentes pour plusieurs types de situations accidentelles. Nous raisonnerons donc par fonction et non sur l’ensemble du programme.

Du fait du caractère statique 37 de l’outil, cette classification est supposée constante dans le temps, les causes d’accidents mortels restant les mêmes et dans les mêmes proportions. Cela représente une hypothèse forte, mais nécessaire. Par ailleurs, les blessés graves et les blessés légers ne sont pas pris en considération dans les calculs en première approche. Ces deux catégories n’ont pas fait l’objet d’une classification. Les résultats sont donc sous-évalués puisque ceux-ci ne valorisent que les tués.

Toutefois, en deuxième approche, il est possible de prendre en compte les blessés. Pour ce faire nous sommes partis des ratios blessés graves/tués et blessés légers/tués pour reconstituer le nombre de blessés concernés par chaque fonction. Cela a l’avantage de pouvoir disposer des résultats fondés sur la gravité moyenne nationale. Par contre cette démarche fait disparaître totalement les cas dans lesquels une fonction ‘produirait’ plus ou moins de blessés que les autres.

Notes
36.

Pour plus d’informations sur ces travaux, se reporter aux rapports du thème 5 du programme ARCOS, Disponible sur : http://www.arcos2004.com .

37.

L’outil est statique dans le sens où les résultats sont produits pour un horizon choisi à partir d’une année donnée selon les conditions accidentogènes de cette année.