a) Les taux de croissance des trafics voyageurs et marchandises

Le taux de croissance du trafic est une variable de poids dans l’estimation de la rentabilité d’un projet et paradoxalement c’est une variable qui est la plus sujette aux erreurs d’appréciation. Elle dépend en effet d’un certain nombre de facteurs qui sont indépendants du projet (prix du baril de pétrole ($), taux de change (€→$), augmentation du Produit Intérieur Brut, des dépenses de consommation des ménages, etc.).

Les hypothèses de croissance du trafic ont toujours été source d’incertitude. Pourtant comme le rappellent Grandjean et Henry (Grandjean et Henry, 1985) et plus récemment la Cour des Comptes (Cour des Comptes, 1992, 1999) dans ses rapports, le bénéfice actualisé est sensible aux hypothèses de croissance du trafic. Ces auteurs avaient relevé pour différents projets les variations de bénéfice entre les calculs effectués avec les hypothèses de croissances du trafic choisies à l’époque et les taux de croissances du trafic observés.

Les élasticités du bénéfice aux taux de croissance des trafics peuvent paraître faibles, mais il ne faut pas oublier que les élasticités sont calculées ici à partir des variations effectuées sur des taux de croissance, lesquels sont en pourcentage. Or, généralement dans les études de sensibilité conduites lors des évaluations, les résultats sont soumis aux hypothèses basses et hautes de croissance des trafics et celles-ci peuvent varier de plus ou moins 30 % par rapport à l’hypothèse moyenne retenue. Dans ce cas, une sur-estimation ou une sous-estimation du taux de croissance du trafic peut avoir des effets beaucoup plus importants sur la rentabilité d’un projet.

Source : SIMECO – Annexe (11)

Lecture du tableau : Avec un scénario de référence ‘Trafic moyen’, une sur-estimation des taux de croissance des trafics de 1 % entraînerait une baisse du bénéfice actualisé de 0,3 %. À l’inverse, une sous-estimation des taux de croissance des trafics de 1 % entraînerait une hausse de 0,3 %.

Par la suite, nous observerons l’impact sur le bénéfice que peuvent avoir des taux de croissance plus contrastés comme ceux des hypothèses qui nous sont données par les études, notamment celles du DAEI/SES sur la demande de transport en 2025 en relation avec différents contextes économiques.