Le renforcement de la sécurité est également un argument souvent évoqué pour lancer un projet. Les coûts liés à la sécurité routière sont valorisés par le biais des valeurs de la vie humaine à partir des ratios d’insécurité appliqués à chaque type d’infrastructure. Sur autoroute, ces ratios sont faibles en comparaison de ceux appliqués sur la route. Les gains de sécurité routière trouvent leur origine dans ce différentiel de ratios. Une hausse des valeurs de la vie humaine a pour conséquence d’augmenter les gains de sécurité et par conséquent le bénéfice. Et inversement.
Source : SIMECO – Annexe (17)
Lecture du tableau : Avec un scénario de référence ‘Trafic moyen’, une augmentation de 1 % des valeurs de la vie humaine entraînerait une hausse de 0,24 % du bénéfice. À l’inverse, une diminution des valeurs de la vie humaine de 1 % entraînerait une baisse de 0,24 % du bénéfice.
Les valeurs de la vie humaine, surtout celle du tué, sont, après les valeurs du temps, celles qui ont le plus d’impact sur le bénéfice. Cela peut s’expliquer par le différentiel accidentogène entre les deux infrastructures. Pour un même niveau de trafic le nombre d’accidents est beaucoup plus élevé sur route que sur autoroute et les ratios d’insécurité sont à l’avantage de l’autoroute. Ainsi le coût d’insécurité sur autoroute est 4,7 moins important que sur la route.
Si la valeur du tué compte dans la détermination du bénéfice, il n’en est pas de même pour les valeurs des blessés. Elles sont trop faibles pour pouvoir avoir un impact significatif sur le bénéfice. Ce constat n’a rien de nouveau et avait déjà été souligné par le Conseil Général des Ponts et Chaussées dans son rapport 63 relatif aux suites à donner aux préconisations du groupe de travail du Commissariat général du Plan (Boiteux II). Il était indiqué que ces valeurs n’ont de toute façon qu’une influence très marginale sur le résultat des calculs socio-économiques.
Ces résultats relancent le débat sur le niveau de la valeur du blessé grave qui est jugée par certains trop faible en comparaison de la valeur du tué et des valeurs officielles en vigueur dans d’autres pays, comme la Suède et le Royaume-Uni par exemple. Ces résultats viennent aussi confirmer les recommandations du rapport Boiteux II sur l’importance de la poursuite des études dans ce domaine.
Disponible sous : http://www2.equipement.gouv.fr/rapports/themes_avis/economie/avis_2001-0122-01.pdf (consulté le 09 novembre 2006).