2.2.5. Compte-rendu des élasticités du bénéfice aux variables au cœur du calcul économique

Si le niveau des valeurs tutélaires ainsi que leur poids dans la détermination du bénéfice représentent a priori le degré de considération que la collectivité accorde aux effets non marchands, au vu des résultats, il ne fait aucun doute que la valorisation du temps est un élément important pour la collectivité.

En effet, l’analyse des élasticités des valeurs tutélaires est sans ambiguïté sur l’importance des valeurs du temps (voyageurs) dans la détermination du bénéfice. De la même manière, mais dans une moindre mesure, le niveau des valeurs de la vie humaine représentent certainement la priorité affichée de la collectivité en faveur de la sécurité routière. À l’inverse, l’impact de la valeur de la tonne de carbone est marginal, tandis que celui des valeurs de la pollution atmosphérique est insignifiant.

Figure 31. Comparaison des élasticités du bénéfice aux valeurs tutélaires
Figure 31. Comparaison des élasticités du bénéfice aux valeurs tutélaires

Ces résultats reviennent-ils à dire que la collectivité se soucie moins du réchauffement climatique que des gains de temps ? Moins de la pollution atmosphérique que de la sécurité routière ? La réponse à ces questions n’est pas si évidente que cela et répondre par l’affirmative serait exagéré.

Face à ces inégalités de traitement des effets, certains prônent comme solution d’augmenter fortement les valeurs qui ont un faible impact sur le bénéfice de manière à rééquilibrer les forces. C’est le cas de la valeur de la tonne de carbone. Nous pouvons nous poser la question si d’une part, cela est la solution et d’autre part, s’il n’y a pas d’autres façons de régler les problèmes autrement que par une revalorisation de leur prix ? La dernière partie de ce chapitre va nous servir notamment à dégager des éléments de réponses à ces questions.