En partant du constat que la valorisation du temps est le volet prépondérant dans la détermination de la rentabilité socio-économique des projets et, qu’à l’opposé, la valeur de la tonne de carbone n’a qu’un impact limité, nous pourrions en conclure une nette préférence de la collectivité pour les gains de temps.
Pourtant, en observant la relation entre les valeurs du temps et la vitesse, nous pouvons nous demander, si derrière l’idée d’abaisser la vitesse maximale autorisée, qui ne va pas, apparemment, dans le sens de l’efficacité économique 73 (Giblin, 2003) ne se cache pas une préférence des décideurs en faveur de l’environnement, puisque baisser la vitesse équivaut à prendre une valeur de la tonne de carbone plus élevée.
Dans une note interne du CGPC, Jean-Pierre Giblin avait montré qu’il serait plus économiquement justifié d’augmenter les vitesses sur les autoroutes plutôt que de les baisser, compte tenu de l’importance des avantages relatifs liés aux gains de temps par rapport aux gains de sécurité routière et aux coûts liés à l’effet de serre.