3.2. L’aikidoka et la pratique de l’aikidô

Tout d’abord, nous pouvons présenter succinctement et à grands traits ceux qui vont prendre la parole. Ils sont âgés de 45 ans en moyenne, la plus jeune a atteint 30 ans, l’aînée 59 ans. 6 femmes pour 10 hommes, ils totalisent chacun en moyenne19 années de pratique. On trouve parmi eux des professionnels de l’enseignement et de la formation : enseignants du secondaire en anglais et en mathématiques, universitaire chercheur en mathématique et physique, formateur et coach auprès d’entreprises, éducateur sportif et éducateur spécialisé. Si l’on ajoute à cette liste les deux professionnels à temps partiel de l’enseignement de l’aikidô que compte l’échantillon, on peut d’ores et déjà noter que plus de la moitié appartient à la sphère étendue des sciences de l’éducation. Le secteur médical et paramédical est représenté par un médecin anesthésiste et une ergonome. Un cadre administratif, une analyste programmeur, un cadre technique et un directeur technique adjoint de direction complètent ce panel professionnel que la présence d’une femme au foyer vient parfaire. L’aikidô les a donc accompagnés dans leur parcours de vie pendant plus d’une décennie – deux et plus pour la plupart. Ce parcours de vie semble avoir été pour la moitié d’entre eux une construction sereine où vie professionnelle et vie familiale avancent de pair, sans heurts notables. Les huit autres laissent apparaître peu ou prou quelques éléments plus marquants, positifs lorsqu’il s’agit d’ascensions professionnelles dues à la saisie d’opportunités demandant une capacité certaine de remise en question comme une prise de poste au bout du monde ou une reprise d’études à l’approche de la cinquantaine, ou encore sur le plan personnel la rencontre d’un premier conjoint au seuil de cette même cinquantaine. Mais ce peut être également des événements plus difficiles à vivre, divorce, maladie, échec professionnel, chômage, mal-être plus ou moins accentué, voire dépression, qui sont advenus diversement dans les parcours de quatre ou cinq d’entre eux.

Le questionnaire auquel ils se sont soumis proposait différentes entrées à leur choix, 8 propositions au total plus une supplémentaire à leur convenance. Ils pouvaient n’en retenir qu’une ou, au contraire, la totalité d’entre elles ou encore n’importe quel nombre entre les deux. Le nombre de choix moyen a été de 4,6 avec un écart-type de 2,1. Tous les cas de figure de 1 à 8 ont été représentés sauf le choix correspondant à 4 entrées. Ces choix devaient impérativement être classés par ordre de pertinence. Nous avons pris en compte dans notre interprétation des résultats, bien entendu le score total obtenu par chaque item, mais également celui atteint en ne se référant qu’aux trois premières positions. Nous avons également comparé les réponses des 2ème à 4ème dan avec celles des 5ème et 6ème dan. Elles diffèrent peu hormis sur quelques points que nous préciserons au fur et à mesure de notre retranscription des résultats. Nous allons d’ailleurs entreprendre cette tâche sans plus attendre.