4 – Le passage de grade et son vécu

Notre objectif de compréhension de la manière dont le cadre didactique de l’aikidô peut répondre pertinemment aux attentes plus ou moins implicites de ses pratiquants nous a entraîné à explorer ce cadre en nous intéressant particulièrement aux trois dimensions vers lesquelles nous orientaient nos hypothèses. La dimension rituelle, la dimension affective et la dimension motivationnelle ont fait apparaître en filigrane celle vers qui elles semblent converger toutes trois, celle d’un langage du corps érigé en système organisé et remarquablement complexe. Il nous faut maintenant revenir sur le passage de grade où cette complexité nous a semblé, pour les raisons que nous avons énoncées dans notre introduction, le plus susceptible d’être exposée à la lumière. Nous devons pour cela entrer réellement dans le déroulement d’examens de passage tels qu’ils se sont présentés, tels qu’ils ont été vécus. Nous pourrons ainsi confronter ces vécus aux modèles que nous avons bâtis et aux résultats que nous avons obtenus précédemment. Mais pénétrer dans un vécu, sans trahir sa signification, n’est pas chose aisée et demande avant tout réflexion et méthode avant que de s’y inviter. C’est donc bien une méthodologie spécifique que nous devions en premier lieu concevoir. C’est elle qui va orienter concrètement ce travail et c’est elle également qui plaidera ou non en faveur de la validité de celui-ci. Nous avons appelé celle que nous élaborée pour répondre à notre besoin présent : le métarécit.