5.2. L’aspect relationnel de la technique

Toujours en construisant notre propos en référence aux paroles des aikidoka qui ont bien voulu répondre à notre questionnaire ou qui nous ont accordé un entretien à la suite d’un examen de passage de grade, nous mettrons maintenant en avant la relation qui se noue entre les partenaires à travers la technique d’aikidô. Cette dernière est toujours extrêmement complexe du point de vue gestuel, elle l’est également du point de vue relationnel. « La complexité de sa gestuelle traduit la complexité des relations » (QR_ 53). Nous avons insisté sur le fait qu’elle jouait un rôle de différenciation et c’est précisément sur cet acquis non ambigu que la relation peut s’instaurer, comme le rappelle Paolo, pour unir deux êtres séparés par un lien qui n’appartient ni à l’un, ni à l’autre, mais, sous le régime de l’indivision, aux deux : « La relation c’est entre deux, c’est les deux. Ce n’est pas moi seulement » (EE_ 31, Paolo, p. 28). Cela, confronté à nos données sur la question, nous amène à envisager deux grands cas de figure, l’un qui exprime une sorte d’idéal que l’on approcherait ou même rencontrerait lorsque la relation s’avère ce qu’on cherche mutuellement à mettre en place, l’autre qui donnerait à voir ce qui advient quand la relation n’est pas perçue de la même manière par l’un ou l’autre des partenaires. Penchons-nous tout d’abord sur la première éventualité.